lunes, 6 de octubre de 2025

Gaza / Israël : le prétendu « Plan de Paix » présenté par les États-Unis et Israël à la lumière du droit international public, analysé depuis le Costa Rica


"L’accord de Trump est donc le reflet de la situation actuelle : une puissance américaine s’exerçant par le langage de la menace, un mouvement de résistance posant ses conditions prudemment, Israël agitant une réponse partielle, et des médiateurs arabes poussant pour consolider une trêve susceptible de sauver des vies.

Mais le véritable succès de cette initiative dépendra de la capacité des parties à transformer la menace en calendrier contraignant et la tutelle en garantie internationale équilibrée". 

Temoignage d'Abu Amir, depuis Gaza, 5 octobre 2025, 

"L’accord de Trump pour arrêter la guerre à Gaza : entre menaces et réserves". Texte complet disponible ici sur le site de l'UJFP.


Gaza / Israël : un prétendu « Plan de Paix » présenté par les États-Unis et Israël à la lumière du droit international public, analysé depuis le Costa Rica


Nicolas Boeglin, professeur de droit international public, Faculté de droit, Université du Costa Rica (UCR) : contact : nboeglin(a)gmail.com   

Note préliminaire de l´auteur: une version en espagnol de ce texte est également disponible ici


Le 29 septembre 2025, depuis la Maison Blanche, le Président des États-Unis et le Premier ministre d'Israël ont annoncé au monde entier un « Plan de Paix » conclu entre eux, en 20 points, pour résoudre le drame indescriptible que vit Gaza (voir cette note de presse de la BBC et le détail des 20 points de l'accord). 

Les photos de l'événement et des discussions préalables montrent que le texte a été négocié uniquement entre l'équipe du président des États-Unis et celle du Premier ministre israélien (voir la galerie officielle de photos). Il convient de noter dès à présent la grande couverture médiatique, extrêmement soutenue dans toutes les latitudes, que cette annonce a suscitée. Il en va de même pour la multitude d'opinions, d'articles, d'analyses et d'experts soulignant la valeur de cette proposition.


Photo extraite de note de presse publiée en Israël intitulée «IDF Database suggests at least 83% of Gaza dead were civilians» (Magazine+972, edición du 21 août 2025), dont la lecture intégrale est recommandée


Il faut juste rappeler que 10 jours avant (le 18 septembre 2025), un projet de résolution visant à instaurer un cessez-le-feu et à obliger Israël à laisser entrer l'aide humanitaire d'urgence attendue par la population palestinienne à Gaza a fait l'objet d'un énième veto américain face à 14 votes en faveur au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies : un veto injustifiable, et une déconvenue majeure pour la diplomatie nord-américaine, que nous avons eu l'occasion d'analyser en détail (Note 1). Cet échec cuisant de la diplomatie nord-américaine explique la nécessité, pour les États-Unis également, de chercher de toute urgence un moyen de se présenter sous un meilleur jour au monde en cette fin du mois de septembre 2025. "On veut bien d'un cessez-le-feu et la paix à Gaza, mais sans passer par les Nations Unies, désolés" semble être le message non dit des Etats-Unis au monde entier.

Le Costa Rica, dans un communiqué de presse (voir texte), a salué ce prétendu « Plan de Paix » (Note 2) : sauf erreur de notre part, c'est le seul État d'Amérique Latine dont l'appareil diplomatique s'est empressé de le faire, presque au moment même où il a été annoncé à Washington. Si un autre communiqué similaire a été publié sur le site officiel d'un autre État d'Amérique Latine, ne pas hésiter à nous envoyer l'hyperlien à : cursodicr(a)gmail.com. Un État comme l´Argentine qui, ces dernières années, s'est aligné sur les positions d'Israël et des États-Unis aux Nations Unies, a choisi de ne publier aucun communiqué (voir l'hyperlien vers le site officiel de sa diplomatie). 

Il faut savoir que depuis quelques années, le Costa Rica « surprend » parfois par ses positions inhabituelles aux Nations Unies, comme celle enregistrée par exemple en décembre 2022: lorsque l'Assemblée Générale des Nations Unies a voté une demande d'avis consultatif à la justice internationale sur la légalité de la colonisation et de l'occupation du territoire palestinien, le Costa Rica a voté ... contre (avec le Guatemala) en Amérique Latine (Note 3). A ce jour, aucune explication officielle n'a été donnée et le Costa Rica s'est bien gardé d'expliquer son vote aux Nations Unies devant les autres délégations, alors qu'il avait la possibilité de le faire.

Pour nos lecteurs souhaitant connaître en détail la position d'un État relative au drame qui se déroule à Gaza, et qui lui par contre s'est consolidé dans sa région (l'Europe) en tant que leader incontesté en 2025 dans la défense du droit international et des principes bafoués tous les jours par Israël à Gaza depuis presque deux ans, nous renvoyons à la section « La pratique de l'Espagne sur la question palestinienne », disponible sur cet hyperlien parue dans le dernier numéro de la Revista Española de Derecho Internacional (REDI).


Quelques détails sur le « timing »

Le choix des dates n'étant presque jamais le fruit du hasard dans les relations internationales, on peut observer que cette annonce officielle faite le 29 septembre dernier depuis la Maison Blanche intervient :

a) - quelques jours avant la commémoration du deuxième anniversaire du 7 octobre 2023. Afin de contenir la colère profonde des familles des otages israéliens, lassées de voir un accord de libération de leurs proches torpillé au  dernier moment par les plus hautes autorités israéliennes, le Premier ministre d'Israël devait être en mesure de proposer un peu d'espoir, pour ce 7 octobre 2025, jour de commémorations en Israël, avec une énième tentative de négociation avec le Hamas pour libérer les otages israéliens, et; 

b) - quelques jours après la véritable humiliation subie par le Premier ministre israélien en personne, lorsqu'il a assisté, dans l'enceinte des Nations Unies, au départ massif de presque toutes les délégations au moment où il s'apprêtait à prendre la parole devant l'Assemblée Générale : nos lecteurs costariciens doivent savoir que l'une des rares délégations à être restée sur place était celle du Costa Rica (voir la note de Delfino.cr).  C'est la première fois dans l'histoire des Nations Unies qu'un dirigeant d'un État a lu son discours depuis la tribune de l'Assemblée Générale alors qu'il fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes de guerre, émis fin 2024 par la justice pénale internationale de La Haye. On notera au passage, concernant l'itinéraire de l'avion entre Tel-Aviv et New York, que les pilotes du Premier ministre israélien ont soigneusement évité de survoler les espaces aériens espagnol mais aussi français (voir l'article d'ElPaís /Espagne avec une infographie très illustrative, ainsi que cet autre article de presse d'ElMundo / Espagne).

À la même date de cette annonce, la Maison Blanche a réitéré sa garantie totale et sa protection absolue envers le Qatar (voir communiqué officiel publié sur le site de la Maison Blanche). On rappelera que le Qatar a subi une frappe de la part d'Israël dans sa capitale Doha, dans le but d'éliminer physiquement les membres de l'équipe de négociation du Hamas: un épisode que nous avons eu l'occasion d'analyser d'un point de vue juridique il y a quelques semaines (Note 4). Lorsque cette attaque surprise a eu lieu à Doha, la délégation du Hamas était en train de négocier les conditions pour un accord de cessez-le-feu et la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, en présence des médiateurs égyptiens et qataris, avec Israël.  

Il convient également de noter que le 25 septembre dernier, on a appris en Israël  - mais cela n'a pratiquement pas été relayé par les grandes agences de presse - qu'une importante entreprise nord-américaine avait interdit à Israël d'utiliser ses services de cloud pour stocker des données sur les Palestiniens, obtenues grâce à l'interception d'appels téléphoniques par une unité spécialisée de l'armée israélienne bien connue par les spécialistes, l'unité 8200 : voir l'article publié par Magazine+972, en Israël, intitulé " "Microsoft revokes cloud service from Israel's Únit 8200, following +972 exposé".  Le Magazine+972  (voir site) est un média israélien fort bien renseigné, qui avait, en mai 2024, rendu public l'existence d' un programme d'écoutes concernant le personnel de la Cour Pénale Internationale (CPI) depuis de longues années par Israël (Note 5).

De fort nombreux médias internationaux ont également ignoré un communiqué, pourtant officiel, des Nations Unies (voir texte) du 24 septembre 2025, qui condamnait les attaques répétées par drones contre des navires humanitaires se dirigeant vers Gaza en Méditerranée et qui se trouvaient à quelques milles marins de Gaza le 30 septembre dernier.

Comme on peut le constater, face à la pression maximale exercée sur Israël au cours des derniers jours du mois de septembre 2025, ses autorités ont cherché un moyen de détourner l'attention concernant leurs actions militaires menées à Gaza et d'enrayer la critique en Israël de leur gestion depuis le 7 octobre 2023 : et il semble qu'elles aient trouvé en la Maison Blanche un partenaire efficace pour y parvenir. 

Le 7 octobre marquant exactement deux ans depuis le 7 octobre 2023, Israël avait en outre besoin d'une manœuvre médiatique d'une certaine envergure afin de masquer son échec à Gaza, n'ayant atteint en deux ans aucun de ses deux objectifs militaires, présentés officiellement comme tels depuis l'après-midi/soirée du 7 octobre 2023 : soi-disant  « anéantir le Hamas » et soi-disant « récupérer les otages israéliens ». 


Quelques détails passés sous silence ou presque

Un « Plan de Paix »? C'est effectivement le terme utilisé pour qualifier cette annonce faite lors d'une conférence de presse par le président des États-Unis et le Premier ministre israélien : comme nous le verrons ci-après, ce terme ne correspond en rien à ce que l'on entend, du moins historiquement, par cette expression. 

La première limite sérieuse de ce prétendu « Plan de Paix » est qu'il s'agirait du premier négocié dans toute l'histoire... en l'absence de l'une des deux parties en conflit : le Hamas n'a pas été consulté et ce qui a été convenu et négocié l'a été entre les États-Unis et Israël. L'Autorité Palestinienne de Ramallah n'a pas non plus participé à ces négociations, ce qui signifie tout bonnement que le point de vue palestinien a été totalement ignoré. S'agissant d'un plan qui vise à pacifier durablement les relations entre Israël et la Palestine à l'avenir, la limitation susmentionnée constitue une innovation totale dans l'histoire des relations internationales, qui mérite d'être mentionnée comme telle. Il n'est pas inutile de préciser, à propos de ces deux États, que le principal soutien et fournisseur d'armes d'Israël sont les États-Unis. 

La deuxième limite réside dans le fait que ce soi-disant « Plan de Paix » exige ni plus ni moins que la capitulation totale du Hamas et sa disparition en tant que mouvement politique dans la future gouvernance de la bande de Gaza (point 9 du plan tel que reproduit dans cet article de la BBC). Cela peut expliquer en grande partie pourquoi le Hamas n'a pas été invité à participer à son élaboration. Rédiger un texte dans le dos du Hamas, qui sera ensuite totalement ou partiellement contesté par le Hamas, constitue sans aucun doute une manœuvre des plus évidentes. À cet égard, il est assez étrange que certains commentateurs et notamment des « experts » invités à commenter son contenu sur nombre de plateaux télévisés omettent ce détail.

La troisième limite concerne le caractère général de certains points de ce plan, sans plus de détails pour plusieurs d'entre eux. On énonce une liste de 20 points, mais rien ou presque sur leur mise en oeuvre respective pour certains d'entre eux. Le point 16 sur le retrait d'Israël de Gaza ne donne pas plus de détails sur le calendrier et les mécanismes prévus en cas de non-respect. Les points 7-8 sur l'arrivée massive de l'aide humanitaire dont la population civile palestinienne de Gaza a tant besoin depuis de  fort longs mois, supposent de préciser les responsabilités, les mécanismes de vérification, le calendrier, les points d'entrée, etc. Il s'agit d'une opération extrêmement complexe menée par le passé par une agence humanitaire des Nations Unies comme l'UNRWA, et qu'Israël (en accord avec les Etats-Unis et leur plein soutien), a décidé de remplacer para un mystérieuse "fondation humanitaire" privée, dont les actions se sont soldées par un échec total, n'ayant pas permis d'acheminer en toute sécurité l'aide à une population civile palestinienne affamée et désespérée.


Photo extraite de cet article de presse publié en Israel, intitulé "Collaborate or leave: Israel´s  cruel ultimatum to humanitarian groups in Gaza", Magazine+972, édition du 24 septembre del 2024, dont la lecture intégrale est recommandée.

Il convient de noter que le 25 septembre dernier, le Brésil a diffusé ce communiqué officiel par l'intermédiaire de son appareil diplomatique, réaffirmant son plein soutien à l'UNRWA, en invitant les autres États à faire de même.

La quatrième limite concerne le point 9 sur la future structure internationale chargée d'administrer la Palestine : le principe de libre détermination des peuples oblige à considérer que c'est au seul peuple palestinien qu'il appartient de choisir son mode d'administration, et non à une administration internationale provisoire présidée par... l'actuel président des États-Unis. Dans cette interview de la chaîne qatarie AlJazeera avec un universitaire nord-américain, il est indiqué que ce soi-disant « Plan de Paix » coïncide avec une idée très ancienne défendue par Israël, qui consiste à séparer Gaza du reste du territoire palestinien occupé.

La cinquième limitation de ce plan réside dans le fait que, si l'on compare la formulation de chacun des 20 points, ceux qui intéressent le plus Israël en ce mois de septembre 2025 (la libération des otages israéliens détenus par le Hamas, points 3-4-5-6) font l'objet d'un calendrier détaillé, ce qui n'est pas du tout le cas des autres points. Rien n'est signalé, par exemple, sur le calendrier auquel Israël s'engage pour retirer ses troupes de Gaza ni sur les modalités de ce retrait. Il faut s'attendre à ce que ce point soit celui sur lequel le Hamas insistera dans les objections qu'il fera connaître et que ses porte-parole ont déjà commencé à remettre en question depuis l'après-midi du 1er octobre (voir les notes du journal espagnol ElPais correspondant à l'après-midi/soirée du 1er octobre en Espagne). 

Avec un total de 20 points, dont quelques-uns extrêmement détaillés - qui coïncident avec ceux qui intéressent le plus Israël - et les autres sans plus de détails, ce prétendu  « Plan de Paix » reflète une stratégie assez simple qui se laisse entrevoir sans difficulté : une proposition de "paix" qui sera partiellement contestée dans plusieurs de ses parties par le Hamas, justifiant ainsi, après une courte pause, la poursuite des opérations militaires insensées d'Israël à Gaza. Le 2 octobre, il a été rapporté que la Ligue des États Arabes avait même jugé plusieurs points de ce soi-disant « Plan de Paix » tout simplement « inacceptables » (voir cette note de presse de LaVanguardia).

Alors que le monde entier analysait le contenu de ce texte, ses lacunes et son potentiel pacificateur, le dernier rapport des Nations Unies sur la situation au 2 octobre 2025 (voir hyperlien) détaille l'acharnement insensé avec lequel Israël continue de mener ses bombardements indiscriminés et la famine qui s'étend à tout le territoire, en précisant que :

""According to the Ministry of Health (MoH) in Gaza, between 24 September and 1 October, 429 Palestinians were killed, and 1,556 were injured. This brings the casualty toll among Palestinians since 7 October 2023, as reported by MoH, to 66,148 fatalities and 168,716 injuries. According to MoH, the total number includes 300 fatalities who were retroactively added on 27 September 2025 after their identification details were approved by a ministerial committee. MoH further noted that the number of casualties among people trying to access aid supplies has reached 2,580 fatalities and more than 18,930 injuries since 27 May 2025. Moreover, according to MoH in Gaza, as of 1 October, 455 malnutrition-related deaths, including 151 children, were documented since October 2023".

Entre le 2 et le 6 octobre, plusieurs centaines de Palestiniens ont trouvé la mort, suite aux frappes israéliennes, comme si Israël souhaitait éliminer le plus grand nombre possible de personnes avant de mettre fin, pour une courte période, à ses opérations militaires vide de sens à Gaza. 

On ne peut que craindre pour la santé de toutes ces familles palestiniennes affamées et démunies, au milieu d'un champ de ruines, lorsque la baisse des températures commencera vers novembre / décembre à se faire sentir à Gaza.


Un peu d'histoire ne fait jamais de mal

L'analyse de l'histoire des innombrables conflits qui ont secoué (et continuent de secouer) la société internationale à maintes reprises dans le passé montre que :

- dans un premier temps, les deux parties à un conflit négocient un cessez-le-feu : soit de manière bilatérale directe, soit avec la médiation de pays tiers qui peuvent faciliter par leur présence la conclusion d'un accord de cessez-le-feu entre les parties, et que ; 

- dans un second temps, les deux parties négocient un accord de paix durable et détaillé qui résout les causes à l'origine du conflit. 

Ce que les États-Unis et Israël ont présenté au monde le 29 septembre dernier semble davantage constituer une simple proposition de cessez-le-feu d'Israël approuvée par les États-Unis (intégrant les conditions d'Israël et laissant de côté celles du Hamas) qu'un accord garantissant la paix future (ce que suggère généralement l'expression « Plan de Paix » entre deux belligérants). 

Le spécialistes du droit international public remarqueront dans ce texte l'absence de toute référence aux résolutions du Conseil de Sécurité ou de l'Assemblée Générale des Nations unies, ou aux arrêts de la Cour Internationale de Justice (CIJ): cette absence témoigne de l'intention délibérée d'Israël et des États-Unis de dissocier la résolution du drame indicible qui se déroule à Gaza du droit international public. Il s'agit là d'un autre détail intéressant, qui est passé totalement inaperçu dans la plupart des articles et des commentateurs, analystes et « experts » saluant ce fameux « Plan de Paix ».

Conséquence logique de ce qui précède, les victimes palestiniennes ne sont mentionnées dans aucun des 20 points de ce document. Comme si, soudainement, il n'y avait plus de règles juridiques applicables, ni de responsables directs en Israël pour les nombreuses exactions commises à Gaza depuis le soir même du 7 octobre 2023 (avec un chiffre officiel de plus de 66 000 morts, probablement bien en deçà de la réalité). Comme on s'en souvient, ces exactions répétées sont juridiquement qualifiées de génocide et de crimes de guerre. Bien qu'elles aient été convenablement ignorées dans ce soi-disant « Plan de Paix », ces exactions sont examinées comme telles : 

- devant la CIJ, dans le cadre de l'affaire opposant l'Afrique du Sud à Israël pour génocide à Gaza, et ce depuis décembre 2023 (Note 6), et ; 

- devant la Cour Pénale Internationale (CPI) dans le cadre des crimes de guerre commis sur le territoire palestinien de Gaza, avec deux mandats d'arrêt émis par la CPI depuis novembre 2024 contre deux hauts dirigeants israéliens, dont l'un est son actuel Premier ministre ; 

De plus, le 3 juillet dernier, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits du peuple palestinien, la juriste italienne Francesca Albanese, a présenté son rapport intitulé : « From economy of occupation to economy of genocide ». Il s'agit du rapport A/HRC/59/23 (disponible sur cet hyperlien) : un rapport qui a motivé des sanctions des États-Unis à son encontre, que nous avons eu l'occasion d'analyser (Note 7). Sur ces sanctions nous nous sommes permis d'indiquer que: 

"Le simple fait que les Etats-Unis et Israël (ainsi que leurs alliés et de nombreux cercles d’influence) déploient toute la batterie de pressions diplomatiques et médiatiques contre cette juriste italienne ne fait que renforcer son travail et la qualité de ses rapports sur la situation à Gaza, en particulier les deux précédents rapports présentés en 2024 aux Nations Unies" (Note 8).


En août 2025, les États-Unis n'ont rien trouvé de mieux à faire que de sanctionner également le personnel de la CPI et deux de ses juges pour avoir donné suite aux affaires contre Israël, une décision condamnée par de nombreux États d'Amérique Latine et du reste du monde, à l'exception du ... Costa Rica (Note 9).

Soit dit en passant, lors d'un événement parallèle à l'Assemblée Générale des Nations Unies, c'est précisément ce que la Colombie et l'Afrique du Sud ont fait savoir au reste de la communauté internationale dans un communiqué conjoint, le 26 septembre 2025 : tous les États ont l'obligation juridique de se conformer aux demandes des deux juridictions internationales basées à La Haye et de coopérer avec elles afin de prévenir ce génocide et d'éviter la commission d'autres crimes de guerre (voir texte). L'Espagne en ce sens a annoncé des mesures le 8 septemebre dernier qui devraient pouvoir inspirer d' autres Etats, notamment en Europe (voir annonce oficielle du Palacio de La Moncloa).

Dans son communiqué officiel (voir texte), Amnesty International a souligné le 30 septembre dernier que sans justice pour les victimes palestiniennes, la paix n'est et ne sera qu'une simple illusion. Cette justice pour les victimes palestiniennes s'étend à la situation en Cisjordanie, totalement ignorée dans ce soi-disant « Plan de Paix » : à cet égard, il convient de mentionner l'avis consultatif de la CIJ du 19 juillet 2024 (voir texte en français et en anglais), qui a ordonné à Israël de démanteler les colonies illégales en territoire palestinien et d'indemniser les victimes palestiniennes de cette occupation illégale (voir en particulier les paragraphes 268-272).

L'avant-dernier rapport disponible des Nations Unies (au 25 septembre) sur le drame indescriptible qui se déroule à Gaza, permet de compléter le dernier rapport précité (au 2 octobre) sur le niveau de violence aveugle envers la population civile palestinienne auquel se livrent les forces militaires israéliennes (voir hyperlien).


Opération de communication de grande envergure et Hasbara

Au cours des derniers jours du mois de septembre 2025, Israël avait un besoin urgent d'une opération de communication pour tenter de regagner une certaine crédibilité au niveau international. 

Le grand retentissement médiatique observé sous diverses latitudes, provoqué par cette annonce, ainsi que la multitude d'opinions, d'articles, d'« experts » et d'analystes saluant cette proposition conjointe Israël / Etats-Unis, semblent répondre à cette opération de communication. 

Il n'est pas inutile de rappeler que dans ce domaine précis (l'image d'Israël à l'étranger), Israël dispose d'un instrument très efficace, relayé dans d'innombrables salles de rédaction dans différentes capitales du monde : la « Hasbara ». Le terme hébreu « Hasbara » vous est-il totalement inconnu, cher lecteur, chère lectrice ? Alors, bienvenu (e) dans l'univers des jeux sémantiques applicables lorsqu'il s'agit d'informer sur ce que fait Israël ! (Note 10).   

En ce qui concerne les ressources généreuses allouées à la Hasbara, cette note du média israélien TimesofIsrael, datée du 29 décembre 2024, indique qu'Israël a prévu pour 2025 un effort budgétaire assez inhabituel, en précisant que :

"Under the new budget, the Foreign Ministry will receive $150 million, on top of what it gets for its existing activities, for what’s officially known as public diplomacy, or hasbara in Hebrew. That sum is more than 20 times what such efforts have typically been allotted in past years".

Ce réseau très actif a fait l'objet d'une analyse intéressante dans un ouvrage récemment publié par l'un des experts renommés en relations internationales en France, intitulé de manière fort appropriée 

« Permis de tuer. Gaza : génocide, négationnisme et Hasbara » 

(voir hyperlien et vidéo du même auteur présentant son livre).

L'auteur y explique en détail comment ce réseau d'information israélien a fonctionné dans le cas spécifique de la France depuis le 7 octobre 2023 (voir chapitre complet sur la Hasbara, pp. 113-137), avec des conclusions qui devraient inspirer les chercheurs et les journalistes d'autres horizons. L'une d'entre elles, en particulier, concerne le nombre de voyages généreusement financés par Israël aux parlementaires français (p. 137).

Afin de pouvoir évaluer l'efficacité de la Hasbara et la complaisance des agences de presse internationales et des rédactions, nos lecteurs pourront vérifier par eux-mêmes la diffusion quasi nulle de ce communiqué de presse en date du 3 octobre des experts des droits de l'homme des Nations Unies sur les graves lacunes et les failles de ce prétendu « Plan de Paix ». De même, nos lecteurs découvriront peut-être en nous lisant que de jeunes militaires israéliennes avaient bien averti leurs autorités de l'imminence d'une attaque bien avant le 7 octobre 2023, sans que cela soit pris au sérieux par leurs supérieurs hiérarchiques (voir hyperlien vers des extraits de la vidéo publiée par FranceInfo le 5 octobre et l'article à ce sujet). 

Une interview réalisée en 2024 avec une des grandes spécialistes françaises du Moyen-Orient sur ce qui se passe à Gaza (voir interview) n'a pas non plus réussi à susciter l'intérêt des médias traditionnels en France (et bien ailleurs).


En guise de conclusion

Il semble que l'actuel occupant de la Maison Blanche depuis le 20 janvier dernier ait apporté son soutien total à cette opération de communication urgente dont Israël avait besoin pour redorer quelque peu son image ternie sur la scène internationale : avec un soi-disant « Plan de Paix » qui, comme nous avons tenté de l'expliquer précédemment, n'en est pas un.  Sur ce point précis, le 6 octobre dernier, Democracy Now a interviewé un ancien négociateur israélien au sujet de ce soi-disant « Plan de Paix », et l'interview (voir la vidéo disponible sur YouTube) s'intitule « It's Not a Peace Plan » : Ex-Israeli Negotiator Daniel Levy on Trump Push to End War on Gaza ».

Il n'est pas inutile de rappeler la grande couverture médiatique dont a fait l'objet le sommet qui s'est tenu le 15 août dernier en Alaska entre les présidents américain et russe pour parvenir à la paix en Ukraine, et qui s'est soldé par un... fiasco total. Homme de spectacle et de télévision avant tout, le président des Etats-Unis semble enclin a continuer de l'être quelque soit le dossier international à traiter, afin d'ajouter, dans ce cas Gaza,  a la liste de conflits internationaux qu'il a prétendument "résolus". Qu'importe la forme, l´essentiel pour lui, c'est d'être au centre du spectacle médiatique.

Ce ne serait pas la première fois que les États-Unis et Israël utilisent leurs appareils de communication respectifs, très efficaces, pour une opération médiatique d'une certaine envergure à l'échelle planétaire : en septembre 2020, ces deux dirigeants ont annoncé au monde entier la conclusion des « Accords d'Abraham » et les ont présentés comme « les » accords du siècle. Comme on s'en souvient, il s'agissait d'accords de normalisation entre Israël et plusieurs États arabes (Bahreïn, Émirats Arabes Unis, Maroc et Soudan)  (Note 11qui ignoraient complètement le problème non résolu de l'occupation illégale du territoire palestinien par Israël ainsi que ses conséquences pour la population palestinienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

D'une certaine manière, le 7 octobre 2023 est venu rappeler au monde entier, de manière dramatique pour de nombreuses familles en Israël, l'erreur de cette stratégie de prétendue « normalisation » annoncée et saluée depuis 2020 : l'histoire humaine montre qu'on ne résout pas un problème politique en ignorant son existence. 

Il convient de noter que quelques heures après l'annonce du 29 septembre concernant ce soi-disant « Plan de Paix », le Premier ministre israélien a précisé dans une vidéo qu'il n'y aurait en aucun cas d'État palestinien à l'avenir (voir la déclaration dans cette vidéo du Times et cette note de presse publiée en France). Sans le vouloir, ces déclarations du Premier ministre israélien révèlent au monde entier les véritables intentions d'Israël qui se cachent derrière ce soit-disant « Plan de Paix » : une manœuvre de plus, déguisée en « Paix », qui lui permette de gagner du temps et de regagner un peu de crédibilité. Une manœuvre qui, en outre, va à l'encontre de la reconnaissance de la Palestine en tant qu'État par la quasi-totalité des États de la planète (à l'exception des États-Unis et du Panama en ce qui concerne l'hémisphère américain) et de la solution à deux États : une solution que la communauté internationale soutient et a défendue dans d'innombrables résolutions de l'Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui ne sont l'objet d'aucune référence dans ce prétendu « Plan de Paix ».

Il est très probable que dans les prochains jours, le Hamas accepte certains points de la proposition mais exige que plusieurs autres soient reconsidérés. Et que le processus de négociation mené par le Hamas, interrompu par la frappe israélienne au Qatar, reprenne son cours avec la médiation de l'Égypte, du Qatar et peut-être aussi cette fois de la Turquie, avec de sérieuses chances d'aboutir cette fois pour la phase initiale d'échanges d'otages israéliens et de prisonniers palestinien. Et qu'Israël trouvera à l'avenir n'importe quel prétexte pour reprendre ses opérations militaires insensées à Gaza, comme il l'a fait en mars 2025 en rompant unilatéralement la trêve conclue avec le Hamas le 15 janvier 2025, et entrée en vigueur le 19 janvier: cet accord de cessez-le-feu se composait de plusieurs phases (voir article de la BBC du 22 mars 2025). La phase 2 prévoyait le retrait israélien de Gaza.  

- - Notes - - 


Note 1 : Le texte complet du communiqué officiel du Costa Rica publié quelques minutes après l'annonce  à la Maison Blanche est le suivant :"Política Exterior, Septiembre 30, 2025, 11:07 AM 

Costa Rica reitera su compromiso con la paz y apoya el Plan de 20 puntos para Gaza y Medio Oriente

San José, 30 de setiembre de 2025. El Gobierno de Costa Rica reitera su apoyo a todos los esfuerzos multilaterales y diplomáticos que contribuyan a la resolución pacífica del conflicto en Gaza y Medio Oriente, respetando los derechos humanos y el derecho internacional.

El Plan de Paz de 20 puntos presentado por el presidente de los Estados Unidos de América, Donald Trump para poner fin al conflicto en Gaza y Medio Oriente representa un paso importante hacia la paz, con un enfoque en el alto al fuego, la liberación de rehenes, desmilitarización, reconstrucción y la creación de un gobierno de transición supervisado internacionalmente, que excluye la violencia y busca un futuro de seguridad, justicia, convivencia pacífica y prosperidad.

Costa Rica expresa su apoyo al Plan de Paz de 20 puntos y reafirma su compromiso con la paz en Medio Oriente, objetivo compartido por la comunidad internacional.

Comunicación Institucional 329-2025 CR paz Gaza y Medio Oriente Martes 30 de setiembre de 2025"  


Note 2: Cf. BOEGLIN N., "Gaza / Israel: desde una Costa Rica inaudible, apuntes sobre el reciente veto de Estados Unidos en el Consejo de Seguridad", 18 septembre 2025. Texte intégral disponible ici.


Note 3: Cf.  BOEGLIN N., "América Latina ante solicitud de opinión consultiva a justicia internacional sobre la situación en Palestina: breves apuntes sobre insólito voto en contra de Costa Rica", 30 décembre 2022. Texte intégral disponible ici. La position du Costa Rica aux Nations Unies, peu débattue, reflète en réalité une lecture très approximative et parfois erronée de ce qui se passe au Moyen-Orient, faite par la société costaricienne elle-même, où une position favorable à Israël prédomine depuis plusieurs décennies : parmi de nombreux exemples, nous pouvons indiquer que le Costa Rica n'a décidé de transférer son ambassade de Jerusalem à Tel Aviv qu´en 2007;  et indiquer que la création d'une chaire sur le Moyen-Orient à l'UCR en 2016 a donné lieu à une demande d'enquête de la part de députées d'un parti politique influent (voir la note de novembre 2016 du Semanario Universidad). La seule interview existante à la télévision costaricienne de l'ambassadeur de Palestine Ryad Mansour, couvrant en tant que représentant depuis New York, le Costa Rica et quelques autres Etats, est due à une chaîne de télévision universitaire (voir la vidéo de l'interview réalisée dans le cadre de l'émission « Sobre la Mesa » de Canal15 UCR, du 18 décembre 2015). 


Note 4: Cf. BOEGLIN N., "Gaza / Israel: análisis del ataque de Israel a Qatar del 9 de septiembre, desde la perspectiva jurídica", 11 septembre 2025. Texte intégral disponible ici.


Note 5:   Fin mai 2024, les journalistes d’investigation en Israël de Magazine+972 ont publié un long rapport sur un système d’écoute auquel les services secrets israéliens soumettaient les ordinateurs et l´ensemble du personnel de la CPI, et ce depuis de fort nombreuses années (voir l’article intitulé « Surveillance and intefrerence: Israel’s covert war on ICC exposed »). Les spécialistes concernant le principe de complémentarité en droit pénal international instauré para le Statut de Rome en 1998 devraient notamment s’intéresser aux propos suivants recueillis par ces journalistes israéliens :

« According to the sources, a central goal of Israel’s surveillance operation was to enable the military to “open investigations retroactively” into cases of violence against Palestinians that reach the prosecutor’s office in The Hague. In doing so, Israel aimed to exploit the “principle of complementarity,” which asserts that a case is inadmissible before the ICC if it is already being thoroughly investigated by a state with jurisdiction over it« .

Voilà una façon assez judicieuse d’anticiper des enquêtes en cours au sein de la CPI permettant de mener les siennes au plan interne rétroactivement, afin d’invoquer ensuite le principe de complémentarité.



Note 6: Il convient de noter que le Brésil a présenté le 19 septembre dernier une demande d'intervention devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) dans le cadre de la requete déposée par l'Afrique du Sud contre Israël pour génocide à Gaza : voir le communiqué de presse de la CIJ et le texte de la demande d'intervention de 33 pages, dont la lecture détaillée est vivement recommandée. La demande du Brésil est la quatrième enregistrée depuis le début de l'année 2025, précédée par  une demande similaire présentée officiellement par le  Belize (31 janvier), Cuba (10 janvier), et l' Irlande (5 janvier). En 2024, des demandes d' intervention similaires ont été présentées par la Bolivie (8 octubre), Maldives (1er octobre), le Chili (12 septembre), la Turquie (7 août), l' Espagne (28 juin), la Palestine (3 juin), le Méxique (24 mai), la Lybie (10 mai), la Colombie (5 avril), et le Nicaragua (8 fevrier 2024). 


Note 7: Cf. BOEGLIN N., "Gaza / Israel: reflexiones desde una Costa Rica omisa sobre reciente informe de Naciones Unidas detallando la responsabilidad directa de empresas privadas en el genocidio en curso en Gaza", 3 juillet 2025. Texte intégral disponible ici.



Note 8: Cf. BOEGLIN N., "Gaza / Israël : un nouveau rapport de Francesca Albanese met en cause la responsabilité directe des entreprises privées dans le génocide en cours à Gaza", Pressenza, édition du 6 juillet 2025. Texte intégral disponible ici



Note 9: Cf. BOEGLIN N., "Gaza / Israel: las recientes sanciones de Estados Unidos contra la CPI, analizadas desde una Costa Rica inaudible", 20 août 2025. Texte intégral disponible ici. 



Note 10: Pour ceux qui découvrent ce mot hébreu, Hasbara designe un réseau qui, depuis la diplomatie israélienne, cherche à orienter l'opinion publique et à disqualifier toute critique envers Israël. Sur la Hasbara, voir cet article de presse publié en France dans le quotidien  Libération ainsi que cet article en espagnol publié par une université en Colombie, et cette analyse écrite en anglais. Pour des articles bien plus spécialisés, cf.  AOURAGH M., "Hasbara 2.0 Israel´s  Public Diplomacy in the Digital Era", University of Westminster, 2016, 28 pages. Texte intégral disponible ici; tout comme JEDRZEJEWESKA. K., "Hasbara: public diplomacy with israeli´s characteristics", Torun International Studies, Vol. 13, 2020, Num. 1, pp. 105-118. Texte intégral disponible ici. De maniere plus précise, una publication disponible en ligne intitulée "Israel´s Hasbara Toolkit " (75 pages, éditée au Royaume-Uni) téléchargeable sur la toile, offre les jeux sémantiques à appliquer: un spécialiste en droit international public reconnaitra facilement le jeu sémantique appliqué à sa discipline dans nombre d´articles, de tribunes  et de commentaires, publiés dans la grande presse depuis le 7 octobre 2023 (pp. 56-58). 



Note 11: Le contenu de chacun des accords bilatéraux souscrits par Israël avec ces quatre Etats en septembre 2020, est disponible dans cet hyperlien du Département d' Etat des Etats-Unis. Un élément essentiel de ces accords est la composante israélienne en matière de sécurité et de technologie dans ce domaine très précis. En 2021, l'utilisation par le Maroc du programme israélien Pegasus pour espionner les plus hautes autorités françaises a été rendue publique (voir note de presse de novembre 2021). Il convient de préciser qu'au Brésil, les autorités actuelles ont découvert l'existence d'un « cloud » électronique hébergé en Israël contenant les données personnelles de plus de 30 000 Brésiliens (voir note de presse de Página12 de janvier 2024) : apparemment, le programme Pegasus et d'autres logiciels qu'Israël a offerts aux États arabes qui ont accepté de normaliser leurs relations dans le cadre des « Accords d'Abraham » de 2020 (et qui permettent d'espionner et de surveiller les conversations des opposants politiques)  – voir l' artícle du New York Times de 2022 et  voir la note du MERP de 2023 – ont également été offerts au Brésil du président Jair Bolsonaro. Du point de vue des droits humains, ce rapport rapport de l'ONG Amnesty International analyse de manière très détaillée le risque que représente le programme Pegasus pour les opposants politiques, les syndicalistes, les journalistes, les critiques et les militants en général ou les organisations sociales. En 2022, c'est l'ONG américaine Human Rights Watch elle-même qui a dénoncé le fait que son personnel avait fait l'objet d'une surveillance à l'aide de ce logiciel israélien (voir note). Au Salvador, le harcèlement systématique dont sont victimes les journalistes et les organisations de défense des droits humains, ainsi que le départ massif de nombreux d'entre eux ces derniers mois, semblent être liés aux programmes et services de cybersécurité proposés par des entreprises israéliennes et achetés par les autorités policières salvadoriennes (voir l'article d'ElFaro de 2023).



miércoles, 1 de octubre de 2025

Gaza / Israel: el denominado "Plan de Paz" de Estados Unidos e Israel a la luz del derecho internacional público, analizado desde Costa Rica


"L’accord de Trump est donc le reflet de la situation actuelle : une puissance américaine s’exerçant par le langage de la menace, un mouvement de résistance posant ses conditions prudemment, Israël agitant une réponse partielle, et des médiateurs arabes poussant pour consolider une trêve susceptible de sauver des vies.

Mais le véritable succès de cette initiative dépendra de la capacité des parties à transformer la menace en calendrier contraignant et la tutelle en garantie internationale équilibrée". 

Testimonio de Abu Amir, habitante de Gaza, 5 de octubre del 2025, "L’accord de Trump pour arrêter la guerre à Gaza : entre menaces et réserves". 

Texto completo disponible aquí. en el sitio de la UJFP.


Gaza / Israel: el denominado "Plan de Paz" de Estados Unidos e Israel a la luz del derecho internacional público, analizado desde Costa Rica 


Nicolas Boeglin, Profesor de Derecho Internacional Público, Facultad de Derecho, Universidad de Costa Rica (UCR): contacto: nboeglin(a)gmail.com


El 29 de septiembre del 2025, desde la Casa Blanca, el Presidente de Estados Unidos y el Primer Ministro de Israel anunciaron al mundo un denominado "Plan de Paz" finiquitado entre ambos, en 20 puntos, para resolver el drama indecible que se vive en Gaza (véase nota de la BBC). 

Las fotografías del evento y de las discusiones previas evidencian que el texto se negoció únicamente entre el equipo del Presidente de Estados Unidos y el del Primer Ministro de Israel (véase galeria de fotos). Se debe desde ya notar el gran despliegue de cobertura mediática, sumamente sostenido en las diversas latitudes, que ha provocado este anuncio. Así como la multitud de opiniones, artículos, analistas y "expertos" haciendo énfasis en el valor de esta propuesta. Las comillas usadas en la frase anterior se explicarán en las líneas que siguen.


Foto extraída de artículo de prensa publicado en Israel, titulado "Collaborate or leave: Israel´s  cruel ultimatum to humanitarian groups in Gaza", Magazine+972, edición del 24 de septiembre del 2024). Su lectura completa es altamente recomendada.

Cabe recordar que el pasado 18 de septiembre, un proyecto de resolución de cese al fuego  obligando a Israel a dejar entrar la ayuda humanitaria urgente que espera la población palestina en Gaza, fue objeto de un enésimo veto norteamericano frente a 14 votos a favor en el seno del Consejo de Seguridad de Naciones Unidas: un veto injustificable, aunado a un nuevo ridículo internacional de la diplomacia norteamericana, que tuvimos la ocasión de analizar en detalle y que posiblemente explique la necesidad, también para Estados Unidos, de buscar urgentemente la manera de presentarse al mundo con una mejor cara (Nota 1). "Estamos interesados en un cese al fuego y en la paz en Gaza, pero sin Consejo de Seguridad, ¡sorry!" pareciera ser el mensaje no dicho de Estados Unidos al mundo al anunciar este supuesto "Plan de Paz".

Costa Rica, mediante un comunicado de prensa (véase texto), celebró este denominado "Plan de Paz" (Nota 2): salvo error de nuestra parte, es el único Estado en América Latina cuyo aparato diplomático se apresuró en saludarlo casi al momento de ser anunciado en Washington (en caso de existir otro comunicado similar colgado en un sitio oficial de otro Estado en América Latina, no dudar en hacernos llegar el enlace enviándolo a: cursodicr(a)gmail.com). Un Estado que en los últimos años se ha alineado con las posiciones de Israel y de Estados Unidos en Naciones Unidas como Argentina, optó por no emitir comunicado alguno (véase enlace al sitio oficial de su diplomacia). 

Desde hace unos años, Costa Rica "sorprende" a veces,  con inexplicables (e inexplicadas...) posiciones en Naciones Unidas, como la registrada por ejemplo en diciembre del 2022 al solicitarle la Asamblea General de Naciones Unidas una opinión consultiva a la justicia internacional sobre la legalidad de la colonización y de la ocupación del territorio palestino a la justicia internacional de La Haya: Costa Rica votó en contra (con Guatemala) en América Latina (Nota 3). A la fecha, no se han dado a conocer explicaciones oficiales sobre tan insólito voto en contra, ni la delegación de Costa Rica consideró oportuno en aquel momento (diciembre del 2022), explicar su voto ante las demás delegaciones en Nueva York, teniendo la posibilidad de hacerlo. En un foro reciente (septiembre 2025) organizado por la Asociación Nacional de Educadores (ANDE) pudimos hacer ver estas y varias otras incongruencias de Costa Rica que vienen a poner en tela de duda su compromiso histórico con el derecho internacional y con la justicia internacional (véase enlace y video en YouTube).

Para nuestros estimables lectores interesados en conocer en detalle la posición de un Estado, con relación al drama que se vive en Gaza, que sí se ha ido consolidando en su región (Europa) como un líder indiscutible en este año 2025 en la defensa de la legalidad internacional y de los principios básicos que a diario viola Israel desde la tarde/noche del 7 de octubre del 2023 en Gaza, remitimos a la sección "La práctica de España sobre la cuestión palestina", disponible en este enlace de la última entrega de la Revista Española de Derecho Internacional (REDI).

No está de más señalar que este 7 de octubre del 2025, las máximas autoridades italianas fueron objeto de una demanda presentada por varias ONGs ante la justicia penal de La Haya, establecida mediante el Estatuto de Roma (véase nota de la prensa italiana).


Breve detalles sobre el "timing"

La escogencia de las fechas no siendo casi nunca fruto del azar en las relaciones internacionales, se puede observar que este anuncio oficial hecho el pasado 29 de septiembre desde la Casa Blanca se da:

-  pocos días antes de conmemorarse dos años desde el 7 de octubre del 2023. Con la finalidad de contener la profunda cólera de los familiares de los rehenes israelíes, cansados de ver un casi acuerdo de liberación de sus seres queridos torpedeado una y otra vez a ultimo momento por las máximas autoridades de Israel, el Primer Ministro de Israel debía poder ofrecer a estas familias, para este 7 de octubre del 2025, día de conmemoraciones en Israel, una nueva esperanza, con un enésimo intento de negociación con el Hamás, y; 

- pocos días después de la verdadera humillación que sufrió el Primer Ministro de Israel en persona, al observar en el recinto de Naciones Unidas una salida masiva de casi todas las delegaciones al momento de tomar la palabra para dirigirse a la Asamblea General: por cierto, nuestros estimables lectores costarricenses deben saber que una de las pocas delegaciones que permaneció en su lugar fue la de Costa Rica (véase nota de Delfino.cr).  Es probablemente la primera vez en la historia que se observó a un dirigente de un Estado leer su discurso desde el majestuoso púlpito de la Asamblea General, teniendo vigente en su contra una orden de captura por crímenes de guerra, la cual fue emitida desde finales del 2024 por la justicia penal internacional de La Haya. Sobre el itinerario de la aeronave entre Tel-Aviv y Nueva York, es de notar que los pilotos del Primer Ministro de Israel evitaron prudentemente cruzar los espacios aéreos de España y de Francia (véase nota de ElPaís /España con infografía bastante ilustrativa, así como esta otra nota de prensa de ElMundo / España): al parecer, el mapamundi se va achicando cada vez un poco más para el Primer Ministro israelí.

En la misma fecha en la que se dio este anuncio, la Casa Blanca reiteró su plena garantía y su total protección a Qatar (véase comunicado oficial colgado en el sitio de la misma Casa Blanca). No está de más recodar que Qatar sufrió un injustificable ataque por parte de Israel a su capital Doha, con el fin de eliminar fisicamente a los integrantes del equipo negociador del Hamás. Se trata de un episodio que tuvimos la ocasión de analizar desde la perspectiva jurídica, hace unas pocas semanas (Nota 4). Cuando tuvo lugar este sorpresivo ataque en Doha, la delegación del Hamás estaba negociando las condiciones para un cese al fuego y la liberación de los rehenes a cambio de prisioneros palestinos, en presencia de los facilitadores egipcios y cataries, con Israel.

Cabe también señalar que el pasado 25 de septiembre, se informó desde Israel  - pero casi no se divulgó mayormente en el mundo - que una importante compañía norteamericana prohibió a Israel usar sus servicios de nubes electrónicas para almacenar datos de palestinos obtenidos mediante la intercepción de llamadas desde sus celulares por parte de una unidad especializada del ejército israelí (véase artículo publicado por Magazine+972, titulado "Microsoft revokes cloud service from Israel's Únit 8200, following +972 exposé"). 

De igual manera fue ignorado por muchos medios de prensa internacionales un comunicado oficial de Naciones Unidas (véase texto) del 24 de septiembre condenando los ataques reiterados con drones sufridos por embarcaciones humanitarias que se dirigen hacia Gaza en el Mar Mediterráneo y que estaban a pocas millas náuticas de Gaza este 30 de septiembre.

Como se puede apreciar, ante una presión máxima sobre Israel en estos últimos días del mes de septiembre del 2025, sus autoridades buscaron una manera de desviar la atención sobre el genocidio en curso en Gaza: y al parecer, encontraron en la Casa Blanca a un hacendoso socio para materializarla. 

Al cumplirse el 7 de octubre dos años exactos desde aquel 7 de octubre del 2023, Israel requería además de una maniobra mediática de cierta envergadura para maquillar su fracaso total en Gaza, al no haber alcanzado en dos años ninguno de sus dos objetivos militares, presentados como tal desde la tarde/noche del 7 de octubre del 2023: "aniquilar al Hamás" y "recuperar a los rehenes israelíes". 


De algunos detalles pasados por alto

"Plan de Paz" es el calificativo usado para este anuncio dado a conocer en conferencia de prensa por el Presidente de Estados Unidos y el Primer Ministro de Israel: lo cual, como lo veremos a continuación, no se adecúa en lo más mínimo a lo que, al menos históricamente, se ha entendido cuando se ha usado esta expresión. 

La primera seria limitación a este denominado "Plan de Paz" es que sería el primero que se negocia en toda la historia en ausencia de uno de los dos contrincantes: el Hamás no fue consultado y lo que se acordó y se negoció, lo fue entre Estados Unidos e Israel. Tampoco participó a estas negociaciones la Autoridad Palestina desde Ramallah, con lo cual, el punto de vista palestino fue totalmente obviado. Tratándose de un plan que ambiciona pacificar de manera duradera las relaciones de Israel con Palestina a futuro, la precitada limitación constituye una innovación total en la historia de las relaciones internacionales, digna de ser mencionada como tal. No está de más precisar sobre estos dos Estados, que el principal suplidor de armas a Israel es Estados Unidos. Tampoco está de más recordar la gran cobertura mediática a la cumbre celebrada el pasado 15 de agosto en Alaska entre el Presidente de Estados Unidos y el de Rusia para alcanzar una paz en Ucrania, y que resultó ser un... fiasco total.

La segunda limitación es que este denominado " Plan de Paz" pide ni más ni menos que la capitulación total del Hamás, y su desaparición como movimiento político en la gobernanza futura de la Franja de Gaza (punto 9 del plan tal como reproducido en esta nota de la BBC). Ello puede explicar en gran parte la razón por la que el Hamás no fue llamado a participar en su elaboración. Elaborar un texto a espaldas del Hamás, que luego será total o parcialmente objetado por el Hamás, constituye sin lugar a dudas, una maniobra bastante evidente. Al respecto, resulta extraño que algunos analistas y "expertos" invitados a comentar su contenido, omitan este detalle.

La tercera limitación tiene que ver con la generalidad de los puntos que plantea, sin mayor detalle de ningún tipo para varios de ellos. El punto 16 sobre el retiro de Israel de Gaza no da mayores detalles del cronograma y de los mecanismos previstos en caso de que no lo haga. Los puntos 7-8 sobre la llegada masiva de la ayuda humanitaria que tanta falta le hace a la población civil palestina de Gaza desde varios largos meses, supone precisar las responsabilidades, los mecanismos de verificación, el cronograma, los puntos de entrada, etc... Se trata de una operación sumamente compleja que llevaba a cabo un agencia humanitaria de Naciones Unidas como la UNRWA, hasta que Israel decidiera sustituir esta entidad por una denominada "Fundación Humanitaria": la cual ha resultado ser un absoluto fracaso para materializar la entrega de manera segura a una población civil palestina famélica y desesperada.

Es de notar que el pasado 25 de septiembre, Brasil difundió este comunicado oficial desde su aparato diplomático reafirmando su pleno apoyo a la UNRWA, e invitando a los demás Estados a hacerlo de igual forma.

La cuarta limitación lo constituye el punto 9 sobre la futura estructura internacional a cargo de administrar a Palestina: el principio de libre determinación de los pueblos obliga a considerar que es el único pueblo palestino el llamado a escoger la manera de  administrarse, y no una administración internacional provisional presidida por ... el actual Presidente de Estados Unidos. En esta entrevista de la cadena catarí AlJazeera a un valiente académico norteamericano, se hace ver que este supuesto "Plan de Paz" coincide con una idea ya muy antigua defendida por Israel, que consiste en separar a Gaza del resto del territorio palestino ocupado.

La quinta limitación es que, si se compara la formulación de cada uno de los 20 puntos, los puntos que más interesan a Israel en este mes de septiembre (la recuperación de los rehenes israelíes en manos de Hamás, puntos 3-4-5-6) sí son objeto de un detallado cronograma, del que adolecen todos los demás puntos. Nada se dice por ejemplo sobre el cronograma al que se compromete Israel para retirar sus  tropas de Gaza ni las modalidades de dicho retiro. Es de esperar, que este punto será el punto sobre el que el Hamás insistirá en las objecciones que de a conocer  y que ya han empezado a cuestionar sus voceros, y ello desde la tarde de este 1ero de octubre (véase notas de ElPais de España correspondiente a 1ero de octubre por la tarde/noche en España). 

Con un total de 20 puntos, con unos muy pocos extremadamente detallados - que coïnciden con los que más interesan a Israel - y el resto sin ofrecer mayores detalles, el denominado "Plan de Paz" refleja una estrategia bastante sencilla que se deja entrever: una propuesta que será parcialmente objetada en varias de sus partes por el Hamás, justificando así, luego de un corta pausa, la continuación de las operaciones militares insensatas de Israel en Gaza. Este 2 de octubre se informó que la Liga de Estados Árabes consideró incluso varios de los puntos de este supuesto "Plan de Paz" simple y llanamente "inaceptables" (véase nota de prensa de LaVanguardia).

Mientras en el mundo se analizó el contenido de este texto, sus lagunas y su potencial efecto pacificador, el último informe de Naciones Unidas sobre la situación al 2 de octubre del 2025 (véase enlace) detalla la violencia extrema que Israel sigue ejerciendo en Gaza con sus bombardeos indiscriminados y con la situación de hambruna que se ha ido extendiendo a toda Gaza, al precisar que:

"According to the Ministry of Health (MoH) in Gaza, between 24 September and 1 October, 429 Palestinians were killed, and 1,556 were injured. This brings the casualty toll among Palestinians since 7 October 2023, as reported by MoH, to 66,148 fatalities and 168,716 injuries. According to MoH, the total number includes 300 fatalities who were retroactively added on 27 September 2025 after their identification details were approved by a ministerial committee. MoH further noted that the number of casualties among people trying to access aid supplies has reached 2,580 fatalities and more than 18,930 injuries since 27 May 2025. Moreover, according to MoH in Gaza, as of 1 October, 455 malnutrition-related deaths, including 151 children, were documented since October 2023".

Entre el 2 y el 6 de octubre han sido varios centenares las víctimas mortales palestinas que han caído, como si Israel deseara ultimar la mayor cantidad de personas antes de cesar por un corto plazo sus insensatas operaciones militares en Gaza.

No permitimos recordar nuestra advertencia hecha desde el mismo mes octubre del 2023 sobre el "asedio total " a Gaza ordenado por las máximas autoridades israelíes, como respuesta al ataque del 7 de octubre del 2023 (Nota 5).

  

Un poco de historia nunca viene mal

El análisis de la historia de los innumerables conflictos que han sacudido en el pasado (y siguen sacudiendo en la actualidad) una y otra vez a la sociedad internacional, indica que:

- en un primer momento, las dos partes en un conflicto negocian un cese al fuego: sea de manera bilateral directa, sea con la mediación de Estados terceros que puedan facilitar con su presencia que las partes alcancen un acuerdo de cese al fuego, y que; 

- en un segundo momento ambas partes negocian un acuerdo de paz duradera detallado que resuelve las razones por las que se originó el conflicto. 

Lo que Estados Unidos e Israel presentaron ante el mundo el pasado 29 de septiembre pareciera mucho más constituir una simple propuesta de cese al fuego de Israel avalada por Estados Unidos (incorporando las condiciones de Israel, y dejando por fuera las del Hamás), que un acuerdo que asegure la paz futura (que sugiere usualmente la expresión "Plan de Paz" entre dos beligerantes). 

Es de notar en este texto la ausencia de toda referencia a resoluciones del Consejo de Seguridad o de la Asamblea General de Naciones Unidas, o a sentencias de la Corte Internacional de Justicia, evidenciando la intención deliberada de Israel y de Estados Unidos de desprender la resolución del drama indecible que se vive en Gaza del derecho internacional público. Se trata de otro detalle de cierto interés, que ha pasado totalmente desapercibido en la mayoría de los artículos de analistas y de "expertos" saludando este "Plan de Paz".

Como consecuencia lógica de lo apuntado anteriormente, las víctimas palestinas no aparecen mencionadas en ninguno de los 20 puntos de este documento. Como si de pronto, no hubiesen reglas jurídicas aplicables, ni  responsables directos en Israel de una multitud de exacciones cometidas en Gaza desde la misma tarde/noche del 7 de octubre del 2023 (con una cifra oficial de más de 66.000 personas fallecidas posiblemente muy por debajo de la realidad). Como se recordará, estas exacciones califican jurídicamente como genocidio y crímenes de guerra. Pese a que fueron convenientemente omitidas en este denominado "Plan de Paz", estas exacciones se están tramitando como tal: 

- ante la Corte Internacional de Justicia (CIJ), en el caso contencioso interpuesto por Sudáfrica contra Israel por genocidio en Gaza, y ello desde diciembre del 2023 (Nota 6), y; 

- ante la Corte Penal Internacional (CPI) en el caso de crímenes de guerra, con dos órdenes de captura emitidas por la CPI desde noviembre del 2024 contra dos altos dirigentes israelíes, uno de ellos siendo su actual Primer Ministro; 

Adicionalmente, el pasado 3 de julio la Relatora Especial de Naciones Unidas sobre los Derechos del Pueblo Palestino, la jurista italiana Francesca Albanese, presentó su informe titulado:  "From economy of occupation to economy of genocide". Se trata del informe A/HRC/59/23 (disponible en este enlace): un informe que motivó sanciones de Estados Unidos en su contra que tuvimos la ocasión de analizar (Nota 7). En agosto del 2025, Estados Unidos no encontró nada mejor que sancionar también al personal de la CPI y a dos de sus jueces por tramitar casos contra Israel, una decisión repudiada por muchos Estados de América Latina y del resto del mundo, con la notoria excepción de Costa Rica (Nota 8).

El penúltimo informe disponible (al 25 de septiembre) sobre la el drama indecible que se vive en Gaza permite completar el último  precitado (al 2 de octubre) sobre el nivel de ensañamiento en contra la población civil palestina al que han llegado las fuerzas militares israelíes (véase enlace).

Dicho sea de paso, en un acto paralelo a la Asamblea General de Naciones Unidas, es precisamente lo que Colombia y Sudáfrica en un comunicado conjunto hicieron ver al resto de la comunidad internacional, el pasado 26 de septiembre del 2025: los Estados tienen la obligación jurídica de cumplir con lo solicitado por las dos jurisdicciones internacionales con sede en La Haya y de cooperar con ambas para prevenir este genocidio y evitar la comisión de más crímenes de guerra (véase texto).

Amnistía Internacional en su comunicado oficial (véase texto) enfatizó el pasado 30 de septiembre sobre el hecho que si no hay justicia para las víctimas palestinas, la paz es y será una simple ilusión. Esta justicia para las víctimas palestinas se extiende a la situación en Cisjordania, totalmente obviada en este denominado "Plan de Paz": al respecto merece ser mencionada la opinión consultiva de la CIJ del 19 de julio del 2024 (véase texto en francés y en inglés), la cual ordenó a Israel desmantelar los asentamientos ilegales en territorio palestino e indemnizar a las víctimas palestinas de esta ocupación ilegal (véanse en particular los párrafos 268-272).


Operación de comunicación de envergadura y Hasbara

En estos últimos días del mes de septiembre del 2025, Israel necesitaba urgentemente de una operación de comunicación para intentar recuperar algo de credibilidad a nivel internacional. 

El gran impacto mediático observado en diversas latitudes, provocado por este anuncio, así como la multitud de opiniones, artículos, "expertos" y analistas haciendo énfasis en el valor de esta propuesta, parecieran responder a esta operación de comunicación. 

No está de más recordar que en esta materia precisa (la imagen de Israel en el exterior), Israel dispone de un instrumento muy eficiente, con relevos en un sinnúmero de salas de redacción en diversas capitales en el mundo: la  "Hasbara". El término hebreo "Hasbara" ¿le resulta tal vez, estimable lector/a, totalmente desconocido? ¡Bienvenido/a al universo de los juegos semánticos aplicables cuando de informar sobre Israel se trata! (Nota 9).   

Con relación a la generosa dotación de recursos asignados a la Hasbara, esta nota del medio israelí TimesofIsrael, del 29 de diciembre de 2024, indica que Israel programó para el 2025 un esfuerzo presupuestario bastante inusual, al detallar que:

"Under the new budget, the Foreign Ministry will receive $150 million, on top of what it gets for its existing activities, for what’s officially known as public diplomacy, or hasbara in Hebrew. That sum is more than 20 times what such efforts have typically been allotted in past years".

Esta red muy activa fue objeto de un interesante análisis en un libro publicado recientemente por uno de los más renombrados expertos en asuntos internacionales en Francia, titulado de manera bastante oportuna 

"Permis de tuer. Gaza: génocide, négationnisme et Hasbara

(véase enlace y video del mismo autor presentando su libro).

El autor explica en detalle cómo ha funcionado esta red de información a favor de Israel en el caso específico francés (véase capítulo integral sobre la Hasbara, pp.113-137), con hallazgos que deberían inspirar a investigadores y a comunicadores en otras latitudes. Uno en particular, como lo es el número de viajes generosamente financiados por Israel a parlamentarios galos (p. 137).

De manera a poder ponderar la eficacia de la Hasbara, y la complacencia de agencias de noticias internacionales y salas de redacción, nuestros estimables lectores podrán verificar por sí mismos la casi nula difusión dada a este comunicado de prensa de expertos de derechos humanos de Naciones Unidas sobre las graves falencias y las lagunas de este pretendido "Plan de Paz". De igual manera, es posible que nuestros lectores descubran que jóvenes militares israelíes advirtieron a sus autoridades de la inminencia de un ataque mucho antes del 7 de octubre del 2023, sin que ello fuese tomado en serio por sus superiores (véase enlace a extractos del video colgado por FranceInfo este 5 de octubre y artículo sobre el mismo). 

Una larga entrevista hecha en el 2024 a una gran especialista gala sobre Oriente Medio sobre lo que se observa en Gaza (véase entrevista) tampoco ha logrado despertar el interés de medios de prensa tradicionales en Francia (y fuera de ella).


A modo de conclusión

Al parecer, el actual y ocurrente ocupante  de la Casa Blanca desde el pasado 20 de enero, prestó su pleno apoyo a esta operación de comunicación urgente que requería Israel para recuperar algo con respecto a su desteñida imagen en el plano internacional: con un denominado "Plan de Paz" que, como lo hemos intentado explicar anteriormente, no lo es.  

Este 6 de octubre, en Democracy Now, se entrevistó a un ex negociador de Israel sobre este "Plan de Paz", y la entrevista (véase video disponible en You Tube) se tituló "It's Not a Peace Plan": Ex-Israeli Negotiator Daniel Levy on Trump Push to End War on Gaza"

No sería la primera vez que Estados Unidos e Israel emplean sus respectivos y muy eficientes aparatos de comunicación para una operación mediática de cierta envergadura a escala planetaria: en septiembre del 2020, ambos dirigentes anunciaron al mundo la conclusión de los "Acuerdos de Abraham" y los presentaron como "los" acuerdos del siglo. Como se recordará, se trató de acuerdos de normalización de Israel con varios Estados árabes (Bahréin, Emiratos Árabes Unidos, Marruecos y Sudán)  (Nota 10) que ignoraban por completo el irresuelto problema de la ocupación ilegal del territorio palestino por parte de Israel así como las consecuencias en Gaza, Cisjsordania y Jerusalén Oriental para la población palestina. 

De alguna manera, el 7 de octubre del 2023 vino a recordarle al mundo, de una manera dramática para numerosas familias en Israel, el yerro total de esta estrategia de supuesta "normalización" anunciada y saludada desde el 2020: la historia humana demuestra que no se resuelve un problema político ignorando su existencia. 

No está de más indicar que pocas horas después de este anuncio del 29 de septiembre sobre este denominado "Plan de Paz", el primer Ministro de Israel precisó en un video que de ninguna manera habrá en el futuro un Estado palestino (véase declaración en este video del Times y nota de prensa publicada en Francia). Sin proponérselo, estas declaraciones del Primer Ministro delatan ante el mundo las verdaderas intenciones de Israel que se esconden detrás de este "Plan de Paz": una maniobra más, maquillada de "Plan de Paz", que le permita ganar tiempo y recobrar un poco de credibilidad. Una maniobra que además, contraviene con el reconocimiento de Palestina como Estado realizado por casi todos los Estados del planeta (con excepción de Estados Unidos y de Panamá en lo que refiere al hemisferio americano) y con la solución de dos Estados: una solución que la comunidad internacional sostiene y ha defendido en innumerables resoluciones de la Asamblea General y del Consejo de Seguridad de Naciones Unidas, convenientemente omitidas en este supuesto "Plan de Paz".

Es muy probable que en los próximos días, el Hamás acepte algunos puntos de la propuesta pero exija reconsiderar varios otros. Y que el proceso de negociación llevado a cabo por el Hamás, interrumpido por el ataque en Qatar, retome su curso con la mediación de Egipto, de Qatar y tal vez también de Turquía, con tal vez mayores posibilidad de encontrar un acuerdo con relación a la liberación de los rehenes israelíes a cambio de prisioneros palestinos. Y que Israel encuentre en el futuro cualquier pretexto para reanudar sus insensatas operaciones militares en Gaza, como lo hizo en marzo del 2025 al romper la tregua de manera unilateral pactada el 15 de enero del 2025 y que entró en vigencia el 19 de enero (véase artículo de la BBC del 22 de marzo del 2025): este acuerdo de cese al fuego se componía de varias fases, siendo la fase 2 la que preveía el retiro de Israel de Gaza.  


- - Notas - - 

Nota 1: El texto completo del comunicado oficial de Costa Rica emitido a pocos minutos de darse a conocer la noticia en la Casa Blanca, se lee así:"Política Exterior, Septiembre 30, 2025, 11:07 AM 

Costa Rica reitera su compromiso con la paz y apoya el Plan de 20 puntos para Gaza y Medio Oriente

San José, 30 de setiembre de 2025. El Gobierno de Costa Rica reitera su apoyo a todos los esfuerzos multilaterales y diplomáticos que contribuyan a la resolución pacífica del conflicto en Gaza y Medio Oriente, respetando los derechos humanos y el derecho internacional.

El Plan de Paz de 20 puntos presentado por el presidente de los Estados Unidos de América, Donald Trump para poner fin al conflicto en Gaza y Medio Oriente representa un paso importante hacia la paz, con un enfoque en el alto al fuego, la liberación de rehenes, desmilitarización, reconstrucción y la creación de un gobierno de transición supervisado internacionalmente, que excluye la violencia y busca un futuro de seguridad, justicia, convivencia pacífica y prosperidad.

Costa Rica expresa su apoyo al Plan de Paz de 20 puntos y reafirma su compromiso con la paz en Medio Oriente, objetivo compartido por la comunidad internacional.

Comunicación Institucional 329-2025 CR paz Gaza y Medio Oriente Martes 30 de setiembre de 2025"  


Nota 2: Véase BOEGLIN N., "Gaza / Israel: desde una Costa Rica inaudible, apuntes sobre el reciente veto de Estados Unidos en el Consejo de Seguridad", 18 de septiembre del 2025. Texto integral disponible aquí.


Nota 3: Véase BOEGLIN N., "América Latina ante solicitud de opinión consultiva a justicia internacional sobre la situación en Palestina: breves apuntes sobre insólito voto en contra de Costa Rica", 30 de diciembre del 2022. Texto integral disponible aquí. La posición de Costa Rica en Naciones Unidas, pocamente debatida, refleja en realidad una lectura muy aproximativa y a veces errática de lo que pasa en Oriente Medio que se hace desde la misma sociedad costarricense, en la que predomina una posición favorable a Israel desde hace varias décadas: entre muchos ejemplos, podemos señalar que la creación de una Cátedra en la UCR sobre Oriente Medio en el 2016 generó una solicitud de investigación por parte de diputadas de un influyente partido político (véase nota de noviembre del 2016 del Semanario Universidad). La única entrevista existente en una televisora costarricense al Embajador de Palestina Ryad Mansour, concurrente para Costa Rica, se la debemos a un canal de televisión universitario (véase video a entrevista realizada en el marco del programa de Canal15 UCR "Sobre la Mesa", el 18 de diciembre del 2015). 


Nota 4: Véase BOEGLIN N., "Gaza / Israel: análisis del ataque de Israel a Qatar del 9 de septiembre, desde la perspectiva jurídica", 11 de septiembre del 2025. Texto integral disponible aquí.


Nota 5: Véase BOEGLIN N., "Ataque de Hamás desde Gaza y 'asedio total' de Gaza anunciado como respuesta israelí", 30 de octubre del 2023, Portal de la UCR, Texto integral disponible aquí


Nota 6: Es de notar que Brasil presentó el pasado 19 de septiembre una solicitud de intervención a la Corte Internacional de Justicia (CIJ) en la demanda interpuesta por Sudáfrica contra Israel por genocidio en Gaza: véase comunicado de prensa de la CIJ y texto de la solicitud de intervención de 33 páginas, cuya lectura detallada es muy recomendada. La solicitud de Brasil es la cuarta registrada en lo que va del 2025, precedida por  una solicitud similar presentada formalmente por  Belice (31 de enero), Cuba (10 de enero), e Irlanda (5 de enero). Anterior a ello se registraron solicitudes de intervención presentadas en el año 2024 por parte de Bolivia (8 de octubre), Maldivas (1ero de octubre), Chile (12 de septiembre), Turquía (7 de agosto), España (28 de junio), Palestina (3 de junio), México (24 de mayo), Libia (10 de mayo), Colombia (5 de abril), y Nicaragua (8 de febrero del 2024). Como se puede notar, son un total de 7 Estados de América Latina, 8 con Belice, los que han presentado solicitudes de intervención en apoyo a Sudáfrica en su demanda contra Israel.



Nota 7: Véase al respecto BOEGLIN N., "Gaza / Israel: reflexiones desde una Costa Rica omisa sobre reciente informe de Naciones Unidas detallando la responsabilidad directa de empresas privadas en el genocidio en curso en Gaza", 3 de julio del 2025. Texto integral disponible aquí.



Nota 8: Véase BOEGLIN N., "Gaza / Israel: las recientes sanciones de Estados Unidos contra la CPI, analizadas desde una Costa Rica inaudible", 20 de agosto del 2025. Texto integral disponible aquí



Nota 9: Para quienes descubran este término hebreo, la palabra Hasbara designa un conjunto de redes que, desde la diplomacia israelí, busca orientar a la opinión pública y descalificar la crítica contra Israel, todo ello en procura de obtener una percepción siempre positiva en el exterior de las acciones que lleva Israel   Sobre la Hasbara, véase este artículo de prensa publicado en Francia en el periódico Libération al respecto así como este artículo en español publicado por una universidad en Colombia, y este análisis similar escrito en inglés. Para artículos de corte mucho más académico, remitimos a este muy detallado, que fue editado en el año 2016: AOURAGH M., "Hasbara 2.0 Israel´s  Public Diplomacy in the Digital Era", University of Westminster, 2016, 28 páginas. Texto integral disponible aquí; así como, más reciente (2020) JEDRZEJEWESKA. K., "Hasbara: public diplomacy with israeli´s characteristics", Torun International Studies, Vol. 13, 2020, Num. 1, pp. 105-118. Texto integral disponible aquí.  De manera realmente muy precisa, una publicación disponible en línea titulada "Israel´s Hasbara Toolkit " (75 páginas, editada en el Reino Unido) descargable en la red, detalla el abanico de juegos semánticos a aplicar: un especialista en derecho internacional reconocerá inmediatamente el juego semántico que se ha aplicado a su disciplina en innumerables artículos y columnas publicadas, por ejemplo en Costa Rica, así como en muchas otras partes del mundo, desde el 7 de octubre 2023 (pp. 56-58). 



Nota 10: El contenido de cada uno de los cuatro acuerdos suscritos por Israel de manera bilateral con estos cuatro Estados en septiembre del 2020, está disponible al final de este enlace del Departamento de Estado de Estados Unidos. Un componente esencial de estos acuerdos es el componente de seguridad y de tecnología israelí en esa muy precisa materia. En el 2021, se hizo público el uso del programa israelí Pegasus por parte de Marruecos para espiar a las máximas autoridades en Francia (véase nota de prensa de noviembre del 2021). Cabe precisar que en Brasil, las actuales autoridades descubrieron la existencia de una «nube» electrónica albergada en Israel con los datos personales de más de 30.000 brasileños (véase nota de prensa de Página12 de enero del 2024): al parecer, el programa Pegasus y otros programas informáticos que Israel ha obsequiado a los Estados árabes que aceptaron normalizar sus relaciones en el marco de los denominados «Acuerdos de Abraham» del 2020 (y que permiten espiar y vigilar conversaciones de opositores políticos)  – véase artículo del New York Times del 2022 y  véase nota del MERP del 2023 – también fue obsequiado al Brasil del Presidente Jair Bolsonaro. Desde una perspectiva de derechos humanos, este informe de la ONG Amnistía Internacional analiza de manera sumamente detallada el riesgo que significa, para opositores políticos, sindicalistas, periodistas, críticos y activistas en general u organizaciones sociales, el programa Pegasus. En el 2022, fue la misma ONG norteamericana Human Rights Watch la que denunció que su personal fue objeto de vigilancia recurriendo a este programa informático israelí (véase nota). En El Salvador, el acoso contra periodistas y organizaciones de defensa de los derechos humanos, y la salida masiva de muchos de ellos en los últimos meses pareciera responder a programas y servicios en materia de ciberseguridad de empresas israelíes, adquiridos por las autoridades policiales salvadoreñas (véase nota de ElFaro del 2023).