viernes, 26 de marzo de 2021

Palestine / Conseil des Droits de l´Homme de l'ONU : à propos d´un vote récent exigeant la justice pour les victimes palestiniennes


Palestine / Conseil des Droits de Homme des Nations Unies : à propos d´un vote récent sur la justice pour les victimes palestiniennes


Durant les derniers jours de sa session annuelle à Genève, le Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies a adopté la résolutio(A/HRC/46/L.31) intitulée "Situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et obligation de garantir les principes de responsabilité et de justice" (voir le texte intégral). 

Il s'agit, comme chaque année, d'un rappel concernant les diverses obligations en matière de droits de l'homme et de droit international humanitaire qu'Israël viole en toute impunité, et ce depuis de nombreuses années. 


Le contenu de la résolution de 2021 en bref

Dans cette résolution adoptée le 23 mars 2021, on y lit que le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies: 

"4. Déplore qu’Israël persiste dans son refus de coopérer avec les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales et les autres mécanismes des Nations Unies cherchant à enquêter sur les violations présumées du droit international dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et lui demande de coopérer pleinement avec lui et à toutes ses procédures spéciales, mécanismes pertinents et enquêtes, ainsi qu’avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ; 

5. Exige qu’Israël, Puissance occupante, mette fin à toutes les actions menées illégalement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, notamment la construction de colonies, la démolition d’habitations, y compris les démolitions à titre punitif, l’expulsion d’habitants palestiniens et le retrait, en vertu de plusieurs lois discriminatoires, des permis de résidence de Palestiniens vivant à Jérusalem-Est, les travaux d’excavation réalisés sur des sites religieux et historiques et à proximité, et toutes les autres mesures unilatérales tendant à modifier le caractère, le statut et la composition démographique du territoire dans son ensemble, qui toutes ont, notamment, des conséquences graves pour les droits de l’homme du peuple palestinien et pour les perspectives d’un règlement juste et pacifique ;"

Parmi les paragraphes ajoutés à ceux habituellement réunis dans cette résolution annuelle, on peut lire que le Conseil des Droits de l'Homme pour cette session de 2021 :

"18. Engage Israël, Puissance occupante, à respecter immédiatement les obligations qui lui incombent au regard du droit international à l’égard de population occupée protégée, et à garantir l’accès, sans discrimination aucune, aux vaccins contre la maladie à coronavirus (COVID-19) dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, notamment en coordination avec le Gouvernement de l’État de Palestine".

Comme l´indique la lecture intégrale du texte (fortement recommandée) le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies ne fait que réitérer sa profonde inquiétude face à la situation dans le territoire palestinien occupé, en exhortant la Puissance occupante à remplir ses obligations et à enquêter et sanctionner les responsables d´exactions commises contre la population civile palestinienne.  


Image de bombardements israéliens à Gaza extraite de cette note de France24, intitulée "Israël bombarde massivement Gaza, l'ONU appelle à éviter la guerre", édition du 20/07/2014 et note mortuaire publiée par l´ONG Save the Children au Royaume Uni en août 2014


De quelques tentatives diplomatiques pour contrer cette résolution

Comme à son habitude, Israël (qui n´est pas membre du Conseil des Droits de l´Homme) ainsi que son fidèle allié américain (qui ne l´est pas non plus) ont déployé d'intenses efforts diplomatiques pendant les semaines antérieures au vote de ce 23 mars 2021, afin d´essayer d'obtenir un résultat plus favorable parmi les 47 Etats Membres du Conseil des Droits de l´Homme (voir composition actuelle). 

On se souviendra que les Etats Unis se sont retirés en juin 2018 en signe de défiance de cet organe, suite à une résolution de celui-ci créant une commission pour enquêter les exactions commises par les forces de sécurité israéliennes contre les manifestants palestiniens désarmés participant à la "Grande Marche du Retour": à cette occasion, les deux seuls Etats à voter contre furent l´Australie et les Etats Unis. Déplorée par nombre d´organes aux Nations Unies (voir communiqué officiel des Nations Unies) ainsi que par l´Union Européenne (voir communiqué officiel) ou encore par le Royaume Uni (voir communiqué officiel), cette décision nord-américaine fut saluée officiellement par un seul Etat: Israël.

Quelques jours avant le vote de cette résolution à Genève le 23 mars 2021, le Président israélien en personne a réalisé une tournée en Europe pour y visiter ses pairs en Allemagne, en Autriche et en France, dans le cadre de la campagne menée par Israël dirigée contre une décision récente de la justice pénale internationale (voir par exemple cette dépêche de l´agence chinoise Xinhua). 

  

Les résultats du vote de la dite résolution

La résolution a finalement été adoptée avec 32 votes pour (dont ceux de l´Allemagne et de la France), 6 contre (dont l´Autriche) et 8 abstentions : un État du Moyen Orient et membre du Conseil des Droits de l'Homme particulièrement observé, Bahreïn, a choisi de ne pas participer au vote (absence de son délégué au moment du vote, ou encore "No Show"). En 2019, le projet de résolution (voir texte intégral) avait été déposé par plusieurs Etats, dont Bahreïn.  Comme on s´en souvient, le 15 septembre 2020, Bahreïn et Israël ont signé un accord de normalisation de leurs relations à Washington, en présence du locataire de la Maison Blanche.

Cette année 2021, Israël n'a pu compter que sur les voix de l'Autriche, de la Bulgarie, du Brésil, du Cameroun, du Malawi et du Togo (qui ont voté contre le texte) comme le montre le tableau (disponible ici) concernant les votes recueillis reproduit ci-dessous :



Pour ce qui concerne les Etats d´Amérique latine et des Caraïbes, à l'exception du Brésil qui a voté contre, les autres États de la région ont voté en faveur de la résolution (Argentine, Bolivie, Cuba, Mexique, Uruguay et Venezuela), les Bahamas ayant choisi de s'abstenir (tout comme les Philippines, l'Inde, les Iles Marshall, le Népal, le Royaume-Uni, la République Tchèque et l'Ukraine). 

On notera qu´en juin 2020, lors du vote d´une résolution similaire, parmi les 17 abstentions recueillies figuraient l´Allemagne, la Corée du Sud, le Danemark, l´Italie, le Japon, la Pologne, le Sénégal et l´Uruguay : 8 Etats qui auront donc changé de position entre 2020 et 2021, passant de l´abstention au vote affirmatif en faveur du texte.

 

Le vote d´une résolution sur la justice et la responsabilité dans le territoire occupé palestinien en 2021

Contrairement aux années antérieures, ce vote du 23 mars 2021 au sein de la plus haute instance des droits de l'homme des Nations Unies revêt une importance toute particulière pour la Palestine, pour les victimes et les organisations palestiniennes qui réclament depuis longtemps que justice soit rendue face aux crimes et aux exactions israéliennes de toute sorte commises sur le territoire palestinien : le 5 février dernier, une lueur porteuse de bien des espoirs a vu le jour. En effet, la Chambre préliminaire de la Cour Pénale Internationale (CPI) a décidé que la CPI est pleinement compétente pour examiner ce qui s'est passé dans tous les territoires palestiniens, sans aucune exception, depuis le 13 juin 2014. 

Comme prévisible, cette décision a provoqué les gesticulations désormais habituelles des plus hautes autorités israéliennes (voir à ce sujet notre brève note intitulée : "Palestine / Cour Pénale Internationale (CPI) : brèves remarques à propos de l´attitude d´Israël contre la décision de la Chambre préliminaire du 5 février 2021", disponible ici).

Un récent wébinaire avec des juristes francophones (le professeur Eric David - Belgique - et le magistrat Ghislain Poissonnier - France -) organisé par l´AURDIP (Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine) a analysé la portée de cette décision historique en date du 5 février 2021 de la justice pénale internationale (voir programme et  video du wébinaire réalisé le 30/03/2021). 

On notera au passage que c´est ce 9 avril 2021 qu´expire le délai fixé par la CPI aux autorités israéliennes (et palestiniennes) pour répondre à la notification envoyée le 9 mars : le principe de complémentarité (Note 1) oblige la CPI à  solliciter dans un premier temps à l´Etat incriminé de lui communiquer la liste des enquêtes menées sur les mêmes faits (ce afin de ne pas dupliquer les efforts des entités judiciaires nationales antérieurs). Il se trouve que durant les premiers jours d'avril 2021, la stratégie d'Israël ne semblait pas être très claire pour certains commentateurs israéliens (voir par exemple cette  note du Jerusalem Post du 1/04/2021 intitulée "Israel has no planned approach, response to ICC, with 9 days to go"  et cette tribune publiée dans Haaretz intitulée "Israel and the ICC: Denial Isn’t Just a River in Egypt").  Si Israël répondait formellement à la CPI sur les éventuelles enquêtes internes menées en relation avec les faits sur lesquels la CPI enquête, il légitimerait la décision du 5 février dernier, qu'Israël considère officiellement comme illégitime, partiale et même "antisémite" (Note 2) ; et s'il ne répondait pas à la CPI, il habiliterait alors juridiquement les enquêteurs de la CPI à examiner eux-mêmes tous les faits, sans exception d'aucune sorte. Cette note de la BBC du 9 avril et intitulée "Israel 'will not co-operate' with ICC war crimes investigation" indique qu´Israël semble avoir choisi la seconde option.   

Il convient également de noter que le 3 avril 2021, la CPI a salué le retrait des sanctions à son encontre par la nouvelle administration américaine (voir le communiqué officiel de la CPI). Comme on le sait, le seul État à avoir félicité officiellement les États-Unis pour cette décision insolite prise en juin 2020 est Israël (voir cet  article du Times of Israel du 11/06/2020) : nous avions eu l'occasion d'expliquer que les justifications officielles données par les États-Unis en annonçant ces sanctions en cachaient une autre, moins explicite, liée à Israël (Note 3).


De quelques exercices similaires au sein du Conseil des Droits de l´Homme

En 2020, une résolution similaire (voir texte intégral ) avait été adoptée par le Conseil des Droits de l´Homme avec 22 votes en faveur (dont celui de Bahreïn), 8 contre et 17 abstentions (les Etats ayant voté contre étant l´Autriche, l´Australie, le Brésil, la Bulgarie, les Iles Fidji, la République Tchèque, le Togo et l´Ukraine). 

En 2019 (voir texte intégral), les résultats obtenus furent 23 votes en faveur, 8 contre et 15 abstentions. 

En 2018, un texte similaire (voir texte intégral)  avait obtenu 27 votes en faveur, 4 contre (Australie, Etats-Unis, Togo et Royaume Uni) et 15 abstentions. 

C´est dire si le résultat de ce vote de mars 2021 conforte la position de la Palestine et isole un peu plus Israël: une tendance qui devrait se confirmer lors de votes similaires au sein cette fois de l´Assemblée Générale des Nations Unies en septembre/octobre 2021, ou cette fois seront concernés non pas 47 mais 193 Etats Membres des Nations Unies.


En guise de conclusion

Au delà de l´embarras de la délégation du Bahreïn au moment de voter cette résolution en 2021, et du changement de position parmi la quinzaine d´Etats choisissant de s´abstenir, la comparaison des résultats obtenus depuis 2018 indique que le résultat du vote de 2021 de cette résolution constitue le plus mauvais score obtenu par Israël et par son fidèle allié nord-américain ces dernières années. 

Ceci confirme (une fois de plus) l'effet contre-productif pour Israël du ton et de l'attitude adoptés par ses plus hautes autorités ces derniers temps, et qui consiste à défier ouvertement les bases de l'ordre juridique international. 


--Notes--

Note 1: Le principe de complémentarité  signifie  que la CPI n'examine que les affaires qui n'ont pas fait l'objet d'enquêtes par les autorités judiciaires nationales; ou bien, lorsqu'à travers de prétendues "enquêtes", la réticence de l'État à rechercher et à punir dûment les responsables des actes incriminés est manifeste:  cf.  C.-TOUSSIGNANT M., "L'instrumentalisation du principe de complémentarité de la CPI : une question d'actualité" RQDI (Revue Québécoise de Droit International), Année 2012, pp.73-99. Texte intégral de l´article disponible ici.  En ce qui concerne le crime de guerre que constitue la colonisation illégale menée par Israël depuis de nombreuses années et qui fait l'objet de la requête adressée par la Palestine à la CPI, on a pu lire récemment de la part de spécialistes français que : 


"Le droit israélien considérant la colonisation comme légitime, aucune enquête nationale ne sera bien sûr menée sur les auteurs du crime de colonisation. Le bureau du procureur pourra donc enquêter sans délai sur ces faits, sans qu’Israël puisse lui opposer la règle de la « complémentarité », à savoir l’existence de procédures pénales menées dans un État contre les auteurs de crimes de guerre et qui peut faire obstacle à l’exercice de la compétence de la CPI, comme cela sera peut-être le cas dans les deux premiers types de crimes commis à Gaza" (cf. PICHET E. & POISSONNIER G., "Colonisation des territoires palestiniens : quelles conséquences peut entraîner l’ouverture de l’enquête de la CPI ?", The Conversation, édition du 17/03/2021, et disponible ici)



Note 2: Cf. cette  note du Times of Israel, intitulée "Netanyahu: An ICC investigation of Israel would be ‘pure anti-Semitism’ " (édition du 6/02/2021) et cette tribune signée par le Président  israélien dans Le Figaro, le 18 mars 2021, disponible ici.


Note 3: Cf. BOEGLIN N., "Les sanctions annoncées par les Etats Unis contre le personnel de la Cour Pénale Internationale (CPI): brève mise en perspective", Le Monde du Droit, section Décryptages, édition du 14 juillet 2020 et disponible ici ; ainsi que  BOEGLIN N. "Sanciones de EEUU contra la Corte Penal Internacional (CPI): algunos apuntes sobre sus verdaderas motivaciones", site de la Universidad de Costa Rica (UCR), Section Voz Experta, 24/09/2020, et disponible ici.

Ce texte a été élaboré par Nicolas Boeglin, Professeur de Droit International Public, Faculté de Droit, Universidad de Costa Rica (UCR).

Palestina en el Consejo de Derechos Humanos de Naciones Unidas: a propósito de un reciente voto sobre justicia y rendición de cuentas para las víctimas palestinas


Palestina en el Consejo de Derechos Humanos de Naciones Unidas: a propósito de un reciente voto sobre justicia y rendición de cuentas para las víctimas palestinas


En los últimos días de su sesión anual en Ginebra, el Consejo de Derechos Humanos de Naciones Unidas, máxima instancia de Naciones Unidas en materia de derechos humanos, adoptó la resolución titulada "Human Rights situation in the Occupied Palestinian Territory, including East Jerusalem, and the obligation to ensure accountability and justice" (véase texto completo).

Se trata de un recordatorio anual de las distintas obligaciones que, en materia de derechos humanos y de derecho internacional humanitario, incumple impunemente Israel desde hace ya muchos años.


El contenido de la resolución en breve

Es así como se lee que el Consejo de Derechos Humanos:

"4. Deplora la persistente falta de cooperación de Israel con los procedimientos especiales del Consejo de Derechos Humanos y otros mecanismos de las Naciones Unidas que intentan investigar las presuntas vulneraciones del derecho internacional en el Territorio Palestino Ocupado, incluida Jerusalén Oriental, y pide que se coopere plenamente con el Consejo de Derechos Humanos y todos sus procedimientos especiales, mecanismos pertinentes e investigaciones, así como con la Oficina del Alto Comisionado de las Naciones Unidas para los Derechos Humanos;

5. Exige a Israel, la Potencia ocupante, que ponga fin a todas las acciones ilegales en el Territorio Palestino Ocupado, incluida Jerusalén Oriental, entre otras la construcción de asentamientos; la demolición de estructuras residenciales, incluidas las demoliciones punitivas de viviendas; el desalojo forzoso de habitantes palestinos y la revocación de los permisos de residencia de los palestinos que viven en Jerusalén Oriental mediante una serie de leyes discriminatorias; las excavaciones en lugares religiosos e históricos y sus alrededores; y todas las demás medidas unilaterales que tienen por objeto alterar el carácter, el estatus y la composición demográfica de todo el territorio, todas las cuales tienen, entre otras cosas, efectos graves y nocivos para los derechos humanos del pueblo palestino y las perspectivas de un arreglo justo y pacífico".

Entre los párrafos añadidos a los usualmente reunidos en esta resolución, que se adopta cada año en Ginebra, se lee que para este 2021, el Consejo de Derechos Humanos:

"18. Exhorta a Israel, la Potencia ocupante, a que cumpla las obligaciones que le impone el derecho internacional respecto de la población ocupada protegida y garantice un acceso sin discriminación a las vacunas contra la enfermedad por coronavirus (COVID-19) en el Territorio Palestino Ocupado, incluida Jerusalén Oriental, entre otros medios en coordinación con el Gobierno del Estado de Palestina".

Como se observará si se lee el texto completo, el Consejo de Derechos Humanos no hace sino externar su profunda preocupación por la situación imperante en el territorio palestino ocupado, exhortando a la potencia ocupante a cumplir sus obligaciones como tal y a investigar y sancionar a los responsables de exacciones cometidas contra la población civil palestina.


Imagen de bombardeos israelíes en Gaza extraída de nota de France24 titulada "Israël bombarde massivement Gaza, l'ONU appelle à éviter la guerre", edición del 20/07/2014 y nota mortuaria publicada por la ONG Save the Children en el Reino Unido en agosto del 2014 con relación a la muerte de 373 niños palestinos en cuatro semanas de mortífera ofensiva israelí



Una resolución objeto de un fuerte cabildeo israelí en su contra

Como es ya bastante usual, Israel (Estado que no integra este órgano de Naciones Unidas) desplegó intensas gestiones diplomáticas semanas antes de la votación, así como su incondicional aliado norteamericano (que tampoco lo es) en aras de intentar obtener un resultado favorable entre los 47 Estados que integran este Consejo. Pocamente divulgado en algunos medios internacionales, cabe recordar el hecho siguiente: el Presidente israelí realizó personalmente una gira en Austria, Alemania y Francia pocos días antes de la votación, como parte de la campaña oficial de Israel en contra de la justicia penal internacional de La Haya (véase cable de la agencia china de noticias Xinhua del 16/03/2021).

Como se recordará, en junio del 2018 Estados Unidos optó por retirarse del Consejo de Derechos Humanos de Naciones Unidas después de votarse una resolución de este órgano creando una comisión de investigación sobre las exacciones de todo tipo de las fuerzas de seguridad israelíes contra los manifestantes palestinos participando a la denominada "Gran Marcha del Retorno" (véase al respecto nuestra breve nota al respecto).Con 29 votos a favor, 14 abstenciones y dos votos en contra (Australia y Estados Unidos), Estados Unidos consideró que retirarse del Consejo de Derechos Humanos era lo más apropiado y oportuno: un gesto raramente observado, y saludado únicamente por Israel. El informe detallado de esta comisión de investigación está disponible desde febrero del 2019 en este enlace oficial.

Los resultados de la votación en breve

Para este año 2021, la resolución titulada "Situación de los derechos humanos en el Territorio Palestino Ocupado, incluida Jerusalén Oriental, y obligación de garantizar la rendición de cuentas y la justicia" se adoptó con 32 votos a favor (incluyendo los de Francia y Alemania), 6 en contra (entre los cuales el de Austria) y 8 abstenciones.

Un Estado de Oriente Medio y miembro del Consejo de Derechos Humanos particularmente observado, Bahrein, optó por no participar en la votación (ausencia de su delegado en el momento de la votación, también denominado "No Show"): es el único Estado de los 47 en haber recurrido a esta peculiar técnica para el voto de esta resolución. Como se recordará, el 15 de setiembre del 2020, Bahrein e Israel anunciaron la firma, desde Washington, de un sorpresivo acuerdo sobre la normalización de sus relaciones oficiales.

En esta ocasión, Israel pudo únicamente contar con los votos de Austria, Bulgaria, Brasil, Camerún, Malawi y Togo (que votaron en contra del texto) según se desprende del registro de la votación (véase enlace) y que a continuación reproducimos:


Por parte de América Latina y el Caribe, con excepción de Brasil que votó en contra, los demás Estados de la región votaron a favor de la resolución (Argentina, Bolivia, Cuba, México, Uruguay y Venezuela), Bahamas optando por abstenerse (al igual que Filipinas, India, Islas Marshall, Nepal, Reino Unido, República Checa y Ucrania). Siempre con relación a América Latina, no está de más recordar que en octubre del 2020, resultaron electos por parte de América Latina, Bolivia, Cuba y México, en sustitución de Perú y Chile, con México logrando ser reelecto (véase nuestra breve nota al respecto); mientras que en octubre del 2019, resultaron electos Brasil (reelección) y Venezuela, al tiempo que Costa Rica intentó de manera sorpresiva postularse, sin lograr obtener los votos suficientes (véase nuestra breve nota al respecto).

Cabe señalar que en el 2020, un texto muy similar contó con 17 abstenciones, entre las cuales las de Alemania, Corea del Sur, Dinamarca, Italia, Japón, Países Bajos, Senegal y Uruguay: 8 Estados que optaron entre el 2020 y el 2021 por cambiar su posición y votar afirmativamente en favor del texto.


Justicia y rendición de cuenta en Palestina: un acento diferente en este 2021

A diferencia de otros años, esta votación acaecida este 23 de marzo del 2021 en el máximo órgano de Naciones Unidas en materia de derechos humanos, resulta de mayor relevancia para Palestina y para las víctimas y las organizaciones palestinas que claman desde hace mucho tiempo por justicia ante las exacciones israelies cometidas en territorio palestino: una luz esperanzadora ha empezado a brillar en este 2021.

En efecto, el pasado 5 de febrero, la Sala Preliminar de la Corte Penal Internacional (CPI) decidió que la CPI es plenamente competente para examinar lo ocurrido y ello en todos los territorios palestinos, sin ningun tipo de excepción (véase al respecto nuestra breve nota titulada: "Corte Penal Internacional (CPI) / Palestina: ¿el fin de la impunidad para los autores de crímenes de guerra cometidos en Palestina?", disponible en este enlace). 

Un reciente foro con juristas de habla francesa (el profesor Eric David, de Bélgica y el magistrado galo Ghislain Poissonnier) auspiciado por la AURDIP (Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine) detalló el alcance de esta histórica decisión que fue dada a conocer en La Haya el 5 de febrero del 2021 (véase programavideo en You Tube del foro, realizado el 30/03/2021). 

Al respecto, resulta oportuno mecionar que este 9 de abril venció el plazo otorgado por la CPI a Israel (así como a Palestina) para contestar la notificación enviada el pasado 9 de marzo a ambos Estados: como bien se sabe, el principio de complementaridad (Nota 1) obliga a la CPI a solicitar inicialmente al Estado incriminado el listado de investigaciones realizadas sobre los mismos hechos (de manera a no duplicar los esfuerzos de entidades nacionales preexistentes). En los primeros días de abril, no parecía tenerse mucha claridad sobre la estrategia de Israel (véase nota del Jerusalem Post del 1/04/2021 titulada "Israel has no planned approach, response to ICC, with 9 days to go"  y este artículo de opinión publicado en Haaretz titulado "Israel and the ICC: Denial Isn’t Just a River in Egypt" en la misma fecha ).  De contestar formalmente Israel a la CPI sobre las eventuales investigaciones internas realizadas en Israel con relación a los hechos que quiere investigar la CPI, legitimaba la decisión del pasado 5 de febrero (que oficialmente Israel considera oficialmente ilegítima, sesgada e incluso "antisemita" (Nota 2); y de no contestar a la CPI,  habilitaba jurídicamente a los investigadores de la CPI a examinar ellos mismos todos los hechos, sin excepción de ningun tipo, objeto de la solicitud presentada por Palestina a la Fiscalía de la CPI. Este cable de la BBC del 9 de abril  y titulado "Israel 'will not co-operate' with ICC war crimes investigation" indica que Israel, finalmente, optó por la segunda opción al enviar una carta donde explica porqué no cooperará con la CPI.   

Cabe también señalar que el pasado 3 de abril del 2021, la CPI saludó el retiro de sanciones en su contra por parte de la nueva administración norteamericana (véase comunicado oficial de la CPI). Como bien se sabe, el único Estado en haber felicitado a Estados Unidos por esta insólita decisión tomada en junio del 2020 fue Israel (véase nota del Times of Israel del 11/06/2020): habíamos tenido la oportunidad de explicar que las justificaciones oficiales dadas por Estados Unidos al anunciar estas sanciones disimulaban otras, menos explícitas, relacionadas a Israel (Nota 3).


Votaciones anteriores en breve sobre justicia y rendición de cuentas en Palestina

En el año 2020, una resolución muy similar (véase texto integral en inglés) había sido adoptada por el Consejo de Derechos Humanos con 22 votos a favor (incluyendo el voto de Bahrein), 8 en contra (Austria, Australia, Brasil, Bulgaria, Islas Fidji, República Checa, Togo y Ucrania)y 17 abstenciones.

En 2019 (véase texto integral), el resultado obtenido fue de 23 votos a favor, 8 en contra y 15 abstenciones. Es de notar que en el 2019, Bahrein figuraba entre los Estados proponentes del proyecto de resolución. 

En 2018, un texto similar (véase texto integral)  obtuvo 27 votos a favor, 4 en contra (Australia, Estados Unidos, Togo y Reino Unido) y un total de 15 abstenciones. 


A modo de conclusión

Más allá de la situación bastante peculiar para este 2021 de la delegación de Bahrein en Ginebra, y del súbito cambio de parecer de varios Estados partidarios de abstenerse el año pasado, la comparación de los resultados obtenidos desde el 2018 en la votación de esta resolución evidencia el siguiente dato: la marca registrada en este 2021 es la peor obtenida por la diplomacia israelí y la de su fiel aliado norteamericano en los últimos 4 años.  

Lo cual viene a confirmar (nuevamente) el efecto contraproductivo que conllevan para Israel la tónica y la actitud adoptada por sus máximas autoridades en los últimos tiempos, consistiendo en desafiar abiertamente las bases del ordenamiento jurídico internacional. 


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Notas: 


Nota 1: El principio de complementaridad  (también denominado "subsidiaredad") de la CPI significa que únicamente examina asuntos que no hayan sido objeto de investigaciones por parte de las autoridades judiciales nacionales. O bien, cuando a través de supuestas "investigaciones",  se manifiesta  claramente la renuencia del Estado a investigar y a sancionar  debidamente a los responsables de los hechos incriminados. Véase al respecto: C.-TOUSSIGNANT M., "L'instrumentalisation du principe de complémentarité de la CPI : une question d'actualité" RQDI (Revue Québécoise de Droit International),  2012, pp.73-99. Texto integral del artículo disponible aquí.  

Con relación al crímen de guerra que constituye la colonización ilegal a la cual ha procedido Israel desde muchos años y objeto de la solicitud hecha por Palestina a la CPI, se leyó recientemente por parte de especialistas franceses, que: 

"Le droit israélien considérant la colonisation comme légitime, aucune enquête nationale ne sera bien sûr menée sur les auteurs du crime de colonisation. Le bureau du procureur pourra donc enquêter sans délai sur ces faits, sans qu’Israël puisse lui opposer la règle de la « complémentarité », à savoir l’existence de procédures pénales menées dans un État contre les auteurs de crimes de guerre et qui peut faire obstacle à l’exercice de la compétence de la CPI, comme cela sera peut-être le cas dans les deux premiers types de crimes commis à Gaza" (véase PICHET E. & POISSONNIER G., "Colonisation des territoires palestiniens : quelles conséquences peut entraîner l’ouverture de l’enquête de la CPI ?", The Conversation, edición del 17/03/2021, y disponible en este enlace)



Nota 2: Remitimos a nuestros estimables lectores a esta nota del Times of Israel, titulada "Netanyahu: An ICC investigation of Israel would be ‘pure anti-Semitism’ " (edición del 6/02/2021) y a este artículo de opinión publicado por el Presidente de Israel en Le Figaro (Francia), el pasado 18 de marzo del 2021, disponible en este enlace.



Nota 3: Véase al respecto nuestra breve nota: BOEGLIN N., "Sanciones de EEUU contra la Corte Penal Internacional (CPI): algunos apuntes sobre sus verdaderas motivaciones", Portal de la Universidad de Costa Rica (UCR), Sección Voz Experta, 24 de setiembre del 2020, y disponible aquí Nos permitímos concluir en aquella oportunidad con la siguiente reflexión que a continuación reproducimos:

"En relación con estas recientes sanciones contra el personal de la CPI, resulta un tanto sorprendente que la Administración norteamericana se preste para semejante espectáculo ante los demás integrantes de la comunidad internacional, sin percatarse de que esta actitud de profunda hostilidad puede también estar influyendo en los jueces de la CPI para mostrarse aún más severos con Israel en su decisión preliminar (actualmente en preparación), relativa a la solicitud de investigación presentada en diciembre del 2019 por la fiscal de la CPI."


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Esta nota fue escrita por Nicolas Boeglin, Profesor de Derecho Internacional Público, Facultad de Derecho, Universidad de Costa Rica



jueves, 18 de marzo de 2021

Palestine / Cour Pénale Internationale (CPI) : brèves remarques à propos de l´attitude d´Israël contre la décision de la Chambre préliminaire du 5 février 2021


Palestine / Cour Pénale Internationale (CPI) : brèves remarques à propos de l´attitude d´Israël contre la décision de la Chambre préliminaire du 5 février 2021


Le 18 mars dernier, le Président d´Israël en tournée en Europe s´est rendu chez son homologue en France afin de le convaincre de la justesse des arguments israéliens contre ceux émis récemment par la justice pénale internationale de La Haye (voir par exemple cette note de presse de l´agence chinoise Xinhua).  Avant Paris, le Président israélien était aussi passé par Berlin et par Vienne pour y rencontrer également ses pairs. 

C´est aussi cette semaine que le chef de la diplomatie israélienne en personne a choisie pour se rendre à Moscou et y rencontrer son homologue russe (voir note de presse du JérusalemPost). 

Il y a quelques semaines, une campagne tous azimuts avait mené les ambassadeurs israéliens en poste à s´exprimer dans plusieurs journaux (c´est le cas, en Amérique Latine, du Excelsior au Mexique, du Diario de Centroamérica au Guatémala, pour ne citer que quelques exemples) ou à recourir à des relais locaux (cas de La Estrella au Panama).

Mais ce 18 mars 2021 a aussi été le jour où les medias israéliens ont mentionné, pour la première fois, l´existence d´une lettre envoyée par la Cour Pénale Internationale (CPI) aux autorités israéliennes concernant les crimes commis en territoire palestinien, en leur fixant un délai d´un mois pour y répondre (voir note du Times of Israel intitulée "Israel said to receive formal letter from ICC informing of war crimes probe"). 

Cette campagne israélienne au plus haut politique niveau témoigne de la profonde inquiétude suscitée par une décision récente de la CPI, et qui semble avoir pris l´appareil d´Etat israélien au dépourvu. Dans les lignes qui suivent, nous essaierons d´expliquer la portée de la décision du 5 février dernier adoptée par le juge pénal international de La Haye, et de passer en revue les diverses réactions qu´elle a provoqué au sein de la communauté internationale.


La situation en Palestine et de la justice pénale internationale en bref

Depuis bien des années, les familles de victimes palestiniennes et les autorités palestiniennes cherchent à intéresser la justice pénale internationale, qui compte avec une juridiction à vocation universelle, la CPI, créée en 1998.

L´argument selon lequel la Palestine n´est pas un État, et celui selon lequel la juridiction de la CPI ne peut s´exercer sur des actes commis par les forces de sécurité israéliennes au vu qu´Israël n´est pas partie au Statut de Rome de 1998, sont des arguments avancés par les autorités israéliennes (ainsi que leurs alliés) depuis maintenant fort longtemps :  d´un point de vue juridique, l´effet combiné de ces deux arguments garantit une impunité totale des militaires israéliens pour tout acte commis en territoire palestinien, et ce depuis bien trop longtemps. 

Une décision rendue le 5 février 2021 par la Chambre préliminaire de la CPI a tranché : cette argumentation, trop souvent invoquée, n´est plus. La CPI est pleinement compétente pour juger les exactions commises par Israël, et ce dans tous les territoires palestiniens occupés, sans aucune exception : voir les communiqués de presse de la CPI (texte en anglais et en françaisainsi que l´annonce faite par le Bureau du Procureur le 3 mars dernier (texte en anglais et en français).

Cette décision de la Chambre de la CPI, fort attendue par les autorités palestiniennes et par un un grand nombre d´organisations, vient clore une longue étape procédurale et en ouvrir une nouvelle. 

Il semble opportun de rappeler que le processus visant à saisir la CPI de l’examen des crimes internationaux commis sur le territoire palestinien s’est avéré non seulement ardu, mais aussi parsemé d'embûches. Et ce depuis la toute première tentative des autorités palestiniennes remontant à l´année 2009, qualifiée par les autorités israéliennes de “terrorisme légal” : une notion originale et inconnue jusqu´alors par les spécialistes en la matière (Note 1). 

Malgré l´argument répété inlassablement concernant le fait qu´Israël n´est pas partie au Statut de Rome de 1998,  il est bon de rappeler que l´un des tout premiers Accord Bilateral d´Immunité (ABI, plus connus par leurs sigles en anglais BIA) souscrit par les Etats-Unis afin de torpiller le Statut de Rome, fut celui signé avec Israël en août 2002 (voir texte complet): d´un point de vue strictement juridique, on est en droit de se demander si en le signant, Israël n´a pas reconnu implicitement que la CPI pourrait un jour poursuivre pénalement ses militaires, indépendamment de sa ratification du Statut de Rome.


De quelques réactions, attitudes et manoeuvres intentées 

Comme on pouvait s'y attendre, cette décision  de la Chambre préliminaire de la CPI a été rejetée le jour même par les États-Unis (voir la déclaration officielle du Département d'État). 

Le Canada pour sa part s´est senti obligé de rappeler dans un communiqué officiel du 7 février 2021 (voir texte complet) que: " le Canada ne reconnaît pas un État palestinien et ne reconnaît donc pas son adhésion aux traités internationaux, y compris le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Le Canada a exprimé cette position à la Cour à diverses occasions". 

Sans surprise, cette décision de la Chambre préliminaire a provoqué les gesticulations officielles désormais habituelles des plus hautes autorités israéliennes contre la CPI (voir par exemple l'article de presse publié dans le Washington Post du 11/02/2021);  ainsi que des gestions diplomatiques au plus haut niveau, comme par exemple avec l´Inde, au succès bien incertain (voir cette note du The Indian Express en date du 11/02/2021). L´envoi de "messages discrets" au Bureau du Procureur de la CPI a également été suggéré, et une instruction en ce sens a été envoyée à certaines légations diplomatiques israéliennes, si l´on s´en tient à ce qui est rapporté dans cette note de presse du Times of Israel datée du 7 février 2021 et intitulée "Israel asking allies to ‘discreetly’ pressure ICC prosecutor – report". 

Par contre, de la part des Nations Unies, le Rapporteur Spécial sur la situation des droits de l´homme dans le territoire palestinien occupé a souligné sans hésitations, au lendemain du 5 février 2021, que :

"Cette décision ouvre la porte à  ce que des allégations crédibles de crimes relevant du Statut de Rome fassent enfin l'objet d'une enquête et puissent éventuellement atteindre le stade du procès devant la CPI" /…/ Selon l’expert, les allégations de crimes graves qui pourraient faire l'objet d'une enquête par la Procureure de la CPI comprennent « les actions d'Israël pendant la guerre de 2014 contre Gaza, le meurtre et les blessures de milliers de manifestants en grande partie non armés pendant la Grande Marche du retour en 2018-2019, et les activités de colonisation d'Israël à Jérusalem-Est et en Cisjordanie ». « La Procureure peut également examiner les allégations de crimes graves impliquant des groupes armés palestiniens » (voir communiqué de presse de l'ONU du 9/02/2020).

This ruling opens the door for credible allegations of Rome Statute crimes to finally be investigated and potentially reach the trial stage at the ICC. /.../ The ICC prosecutor can now investigate a number of past allegations, including “grave crimes” committed by Israel during the 2014 war against Gaza, the killing and wounding of thousands of largely unarmed demonstrators during the Great March of Return in 2018-2019 and Israel’s settlement activities in East Jerusalem and the West Bank, according to the press release from OHCHR. Moreover, the prosecutor can also look into allegations of grave crimes involving Palestinian armed groups (voir communiqué de presse de l´ONU en anglais). 

Photo de bombardements israéliens sur Gaza, extraite de note de presse de Libération (France), intitulée "Gaza : fin de la courte trêve humanitaire, près de 100 morts mercredi" (édition du 30 juillet 2014). 

Sur le tout dernier point mentionné par l´expert onusien (crimes de guerre ou autres exactions commises par des groupes armés palestiniens), l´attitude des dirigeants du Hamas se distingue à bien des égards de celles des autorités israéliennes si l´on observe la manière dont ils ont réagi à  la décision de la Chambre Préliminaire de la CPI (voir par exemple cette note de presse de Xinhua du 6/02/2021).  

Concernant les organisations de la société civile spécialisées dans le domaine des droits de l´homme, outre les organisations palestiniennes, plusieurs d´entre elles ont exprimé leur profonde satisfaction : parmi de nombreux autres textes, nous renvoyons nos lecteurs au communiqué de presse de Human Rights Watch (HRW), au communiqué de presse d'Amnesty International (AI) et à celui de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH).

Pour ce qui est plus spécifiquement de la politique illégale de colonisation menée par les autorités israéliennes depuis des décennies en toute impunité, on lit dans cet article (dont la lecture est recommandée), que:  

"Au vu de ces nombreuses condamnations internationales, les principaux responsables de la politique de colonisation israélienne qui seraient poursuivis devant la CPI ne pourraient soutenir de manière crédible qu’ils ignoraient le caractère illégal de la politique qu’ils conduisaient en territoire palestinien occupé, politique dont ils revendiquent être les auteurs et les soutiens" (Note 2).

La Chambre de la CPI était composée de trois membres: une magistrate (du Bénin), et deux magistrats (de France et de Hongrie) ; elle était présidée par le juge hongrois, qui a choisi de se séparer de ses deux collègues, comme nous le verrons dans les lignes qui suivent.


Les conclusions de la Chambre de la CPI en bref

Dans son long arrêt (voir le texte complet de 60 pages en anglais), la Chambre de la CPI conclut dans son dispositif (page 60):

“- that Palestine is a State Party to the Statute; (...)

-  by majority, Judge Kovács dissenting, that, as a consequence, Palestine qualifies as ‘[t]he State on the territory of which the conduct in question occurred’ for the purposes of article 12(2)(a) of the Statute; and (...)

- by majority, Judge Kovács dissenting, that the Court’s territorial jurisdiction in the Situation in Palestine extends to the territories occupied by Israel since 1967, namely Gaza and the West Bank, including East Jerusalem”

Deux des trois juges ont donc choisi de considérer que la justice pénale internationale est parfaitement compétente pour examiner ce qui se passe dans tous les territoires palestiniens, y compris Gaza et Jérusalem-Est.

Il s´agit d´un scénario particulièrement redouté par Israël, et ce depuis bien des années. Concernant Gaza par exemple, une dépêche diplomatique révélée para l´organisation Wikileaks dévoile qu´en 2010, lors d'un entretien (privé) entre diplomates nord-américains et leurs homologues israéliens (voir correspondance diplomatique du 23 février 2010 de l´Ambassade des Etats-Unis à Tel Aviv:

« Libman noted that the ICC was the most dangerous issue for Israel and wondered whether the U.S. could simply state publicly its position that the ICC has no jurisdiction over Israel regarding the Gaza operation ».

Peu connu hors de certains cercles militaires et politiques, le Colonel Liron Libman était, du moins à l'époque, un haut fonctionnaire israélien, fin connaisseur des règles existantes en droit international puisqu'il assuma pendant de longues années la Direction du Département de Droit International de l'armée israélienne (plus connue par ses sigles IDF).


L'échec de la tentative de quelques États proches d'Israël

Ni Israël ni les États-Unis n´étant partie au Statut de Rome de 1998 qui crée la CPI, leurs appréciations concernant la portée exacte des dispositions du Statut de Rome sont d´une valeur assez relative. 

Néanmoins, ces deux Etats sont parvenus à trouver des États parties au Statut de Rome disposés à convaincre les trois juges que la CPI devait être déclarée incompétente, en leur soumettant des avis juridiques (appelés "amicus curiae") : sur les 123 États ayant ratifié le Statut de Rome (voir l´état officiel des signatures et des ratifications), seuls l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, le Brésil, la Hongrie, l'Ouganda et la République tchèque se sont sentis obligés de porter secours à Israël, sans obtenir de succès majeur dans leurs efforts.

L´opinion juridique soumise par le Brésil présente un certain intérêt (voir le texte complet) s'agissant d'un État qui, contrairement aux six autres, reconnaît la Palestine comme État : Etat partie au Statut de Rome et reconnaissant la Palestine comme État (et ce depuis 2010), la position brésilienne consistant à démontrer que la CPI n'est pas compétente relève d´un exercice de créativité osé et rarement observé.

Toujours d'un strict point de vue juridique, l´absence de cohérence de certains peut également être apprécié si l'on se rappelle du vote qui a eu lieu en novembre 2012 à New York: sur les sept États mentionnés ci-dessus, trois d'entre eux (Autriche, Brésil et Ouganda) ont voté en faveur de la résolution 67/19 de l'Assemblée Générale des Nations Unies (voir texte de cette résolution et le vote obtenu) reconnaissant la Palestine comme "État Observateur Non Membre" (Note 3), tandis que trois autres se sont abstenus lors du même vote (Australie, Allemagne et Hongrie).  

Il convient également de rappeler que dans un communiqué de presse de mars 2020 (voir texte complet), Amnesty International (AI) avait mis en garde l'opinion publique contre les manœuvres de ce petit groupe d'États, tout en soulignant une autre pression, plus feutrée, exercée cette fois par le Canada :

"We are also deeply concerned by news reports that one state party, namely Canada, has “reminded the Court” of its provision of budgetary resources in a letter to the ICC concerning its jurisdiction over the “situation in Palestine”, which appears to be a threat to withdraw financial support".

Une tentative a été faite pour obtenir une version complète de cette fameuse lettre émise par le Canada, mais il semble que ce document officiel envoyé à la CPI ne sera pas rendu public, alors que c´est une organisation proche d'Israël au Canada qui fut la première à en signaler l´existence (voir note de CJNews du 26/02/2020). À moins, bien sûr, que les organisations de la société civile canadienne non seulement dénoncent cette manœuvre, somme toute assez grossière (comme, par exemple le fait ce communiqué de l´organisation non gouvernementale CJPME en date du 3/03/2020), mais exigent également que leurs autorités la fassent connaître intégralement: ce afin que l'opinion publique soit informée de ce que le Canada est capable de faire pour protéger Israël.

Nous avions eu l'occasion d'analyser la portée de la demande intentée par la Palestine en 2018, ainsi que les tentatives (désespérées) d'Israël et de ses alliés pour empêcher à tout prix que ce qui a été entendu à La Haye ce 5 février 2021 ne se concrétise: cette décision ne fait que confirmer l'interprétation faite par le Bureau du Procureur de la même CPI en 2019 (Note 4).

Outre les amici curiae présentés par les alliés d´Israël, parmi les différents avis juridiques soumis à la CPI par des spécialistes du droit international public, les arguments juridiques présentés par le professeur Richard A. Falk de l'Université de Princeton (voir texte) et par le professeur John Quigley de l'Université de l'Ohio (voir texte) se distinguent de bien d´autres. Des quelques rares écrits envoyés en langue française à la CPI, la lecture de l´amicus curiae présenté en faveur des victimes par l´avocate Dominique Cochain Assi (voir texte) est recommandée: au paragraphe 21, on y lit que:

"... on voit mal comment la CPI pourrait dénier son droit à enquêter sur les crimes de guerre commis dans ces Territoires alors que sa finalité n’est pas de régler des contestations de souveraineté, mais bien de juger des crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocides et les crimes d'agression commis contre les individus ressortissants d'un État ayant accepté la compétence de la Cour".


L´attitude de défiance d'Israël et de son fidèle allié américain face à la justice pénale internationale

On rappellera que, lorsque le Bureau du Procureur de la CPI a annoncé qu'il avait procédé à l'ouverture officielle d'une enquête en Palestine en décembre 2019 (voir communiqué officiel), en Israël le Premier ministre et le Ministre de la Défense n'ont pas trouvé de meilleur argument que celui de disqualifier la CPI, en indiquant qu'elle était “antisémite” (voir l'article du Jerusalem Post et ce câble de l´agence Reuters) : ceci dans le cadre des réactions courroucées de l'appareil d'État israélien qui ne font plus beaucoup d'effet.

Il faut garder à l'esprit qu'Israël a bénéficié, comme jamais dans l'histoire, d'un occupant de la Maison Blanche (jusqu'en janvier 2021) prêt à satisfaire chacune de ses prétentions et de ses caprices, tant sur le plan bilatéral (Note 5) que multilatéral, creusant l´isolement de ces deux Etats au sein des Nations Unies comme jamais auparavant (Note 6): dans le cadre des pressions exercées sur la CPI, les États-Unis ont adopté des sanctions contre le personnel de la CPI en juin 2020 (un geste inédit dans l´histoire du droit international), que nous avions eu l'occasion d'analyser (Note 7).

Concernant les diverses réactions d´Etats à ces sanctions nord-américaines, on peut citer, parmi quelques autres, la réaction officielle du Costa Rica lorsqu'en septembre 2020 les États-Unis ont matérialisé leurs sanctions contre le personnel de la CPI (Note 8), confirmant l'attachement que porte depuis 1998 le Costa Rica au Statut de Rome ; le soutien sans réserve du Costa Rica à la CPI a également été démontré, lorsqu'une initiative conjointe du Costa Rica et de la Suisse a réussi à recueillir 67 signatures d'États, dont celle de la France, rejetant l'annonce des États-Unis en juin 2020 en vue de sanctionner le personnel de la CPI (Note 9).

Auparavant, en signe de solidarité absolue avec Israël, les États-Unis avaient choisi de se retirer du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, suite à l´adoption d´une résolution créant un mécanisme d'enquête sur les exactions israéliennes contre les manifestants palestiniens participant à la "Grande Marche du Retour" en juin 2018, un geste insolite que nous avions également eu l´occasion d´analyser (Note 10).

Au-delà des gesticulations, des vociférations et des menaces de l'allié américain, en juillet 2020, la presse israélienne a révélé que les autorités préparaient une liste secrète de centaines de membres de ses forces de sécurité impliqués dans des actes pouvant être qualifiés de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité (voir l'article de Haaretz du 16/07/2020 intitulé "Israel Drafts Secret List of Hundreds of Officials Who May Stand Trial at International Court " et cet autre article publié à la même date dans Times of Israel). Il s'agit d'officiers israéliens à qui leurs autorités expliquent ce que signifie le fait de voir leur nom inscrit dans une enquête de la CPI, quelles destinations à l'étranger seront à éviter si la justice nationale a la possibilité d'ordonner leur arrestation en cas de mandat d'arrêt de la CPI; on ne peut exclure que divers mécanismes puissent leur être aussi suggérés afin de compliquer leur identification dans leurs documents officiels d'identité.

On doit garder à l'esprit qu'Israël, en tant qu'État, ne coopérera pas avec la justice pénale internationale de La Haye et qu'il est fort prévisible que l'ensemble de son appareil d'État cherchera, par tous les moyens, à protéger ses ressortissants (militaires ou civils) si ceux-ci sont requis par la justice pénale internationale.

Il sera noté au passage qu´exception faite de la Serbie, les Etats avec lesquels Israël a soit annoncé qu´il procédera à normaliser ses relations ces derniers mois,  soit qui ont été mentionné dans certains cercles parmi ceux avec lesquels il pourrait le faire prochainement, ne sont pas Parties au Statut de Rome, signé en 1998 (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Kosovo, Oman, Maroc, et Soudan).

Dans le cas de l´Europe, tous les Etats européens son parties au Statut de Rome de 1998, sans aucune exception. Dans une analyse récente, on lit de la part de Ghislain Poissonnier, magistrat en France, que:

"Dans la mesure où la CPI cherche à établir des responsabilités pénales dans son domaine de compétence, son procureur poursuit des individus et non des États et conformément au texte du Statut de Rome, les États membres – 123 à ce jour – ont l’obligation d’apporter leur concours à la CPI, même si l’État d’Israël, qui n’en est pas membre, refusera de collaborer avec une Cour qu’il ne reconnaît pas. Au cours de l’enquête du bureau du procureur, des militaires et des dirigeants israéliens seront très certainement poursuivis et feront alors l’objet d’un mandat international ce qui va contraindre leurs déplacements internationaux, notamment dans les États européens, tous associés au Statut de Rome" (Note 11).


En guise de conclusion

Au-delà de ce qu'Israël a prévu pour protéger ses ressortissants de la CPI et de l´intensité de la campagne diplomatique menée par ses plus hautes autorités ces derniers temps (notamment en Europe), ce jugement du 5 février 2021 vient mettre fin à un long cheminement procédural depuis la demande d'enquête préliminaire déposée en mai 2018 par la Palestine.  

Dans une autre analyse de la décision du 5 février de la Chambre de la CPI (Note 12), François Dubuisson, professeur de droit international public à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), note que :

"Même si la tenue d'un procès à La Haye envers des responsables israéliens peut s'avérer très hypothétique, la simple mise en accusation ou la délivrance d'un mandat d'arrêt à l'égard de divers hauts responsables israéliens, militaires ou politiques, serait déjà porteuses d'une grande force symbolique, susceptible de mettre une certaine pression sur les Etats occidentaux, alliés de l'Etat d'Israël. "

En effet, cette décision ouvre la voie à la justice pénale internationale pour examiner tout ce qui a été observé, documenté et dénoncé provenant du territoire palestinien (et ce depuis le 13 juin 2014) et qui a plongé dans le deuil un grand nombre de familles palestiniennes.

Le fait qu'une juridiction internationale telle que la CPI, pour la première fois dans l'histoire du droit international public, se prononce sur le statut de la Palestine en tant qu'État, et accepte d'examiner ce qui se passe à l'intérieur de son territoire, donne à cette décision une portée non seulement juridique, mais aussi hautement symbolique et pleine d'espoir. 

--Notes--

Note 1 : Lors de la toute première tentative de la Palestine vis-à-vis de la CPI en 2009, c´est effectivement le qualificatif utilisé par le Ministère de la Défense : cf. FERNANDEZ J.La politique juridique extérieure des Etats- Unis à l´égard de la Cour Pénale Internationale, Paris, Pedone, 2010, p. 325. Sur cette reconnaissance faite par la Palestine en janvier 2009 de la compétence de la CPI, voir PELLET A. et alii, “Les effets de la reconnaissance par la Palestine de la compétence de la C.P.I.”, document collectif en date du 14 février 2010 souscrit par de nombreux spécialistes du droit international public, disponible ici.

 

Note 2 : Cf. DAVID E. & POISSONNIER G., "Les colonies israéliennes en Cisjordanie, un crime de guerre ?" Revue des Droits de l´Homme, Numéro 16 (2019), paragraphe 143. Texte complet de l´article disponible ici. Une version en anglais de ce même article est disponible ici.


Note 3: Cf. SALMON J., “La qualité d´Etat de la Palestine” , Revue Belge de Droit International (RBDI), Volume 45, 2012, pp. 13-40 (texte intégral disponible ici). Dans cet article, l´auteur signale de manière fort juste que: “Certes, l’Assemblée générale n’est pas censée reconnaître les États ; il n’en demeure pas moins que la qualification qu’elle détermine est le résultat de votes d’États souverains qui, lorsqu’ils se prononcent par un vote affirmatif, reconnaissent que l’entité visée est un État - sauf à plonger dans la schizophrénie. À partir de ce moment, il n’est plus contestable que l’entité qui bénéficie de cette qualification est titulaire des droits et des obligations que le droit international confère à l’État du droit des gens”.

 

Note 4: Cf. BOEGLIN N., "Solicitud de investigación contra exacciones militares israelíes procede en todos los territorios palestinos, Gaza incluida. Fiscal de la Corte Penal Internacional", site officiel de la Universidad de Costa Rica (UCR), section Voz Experta, édition du 12/05/2020, disponible ici .

 

Note 5: Concernant  l´un des caprices israélien parfaitement illégal au regard du droit international public ayant obtenu le soutien inéquivoque de l´administration du Président Trump, cf. ALLAND D. “Un adieu au droit international public?  A propos d´un déclaration américaine relative aux colonies israéliennes en Cisjordanie et de ses suites”, Revue Générale de Droit International Public (RGDIP), 2020-I, pp.75-86 (numéro disponible dans son intégralité ici).

 

Note 6 : Concernant le transfert de l´Ambassade des Etats-Unis a Jérusalem en 2018, la résolution 73/22 (voir texte complet) de l´Assemblée Générale des Nations Unies condamnant cette décision unilatérale a été adoptée avec 148 votes pour, 11 contre et 14 abstentions (voir vote enregistré): parmi les onze votes contre, outre les États-Unis et Israël, on dénombre l´Australie, le Canada, le Guatémala, les Iles Marshall, les Iles Salomon, le Kiribati, la Micronésie, Nauru et Palau.


Note 7: Cf. BOEGLIN N., “Les sanctions annoncées par les États-Unis contre le personnel de la Cour Pénale internationale (CPI) : brève mise en perspective”, Le Monde du Droit, section Décryptages, édition du 14/07/2020, disponible ici.

 

Note 8 : Cf. BOEGLIN N., "Sanciones de EEUU  contra la Corte Penal Internacional (CPI): breves apuntes sobres las omisiones de sus verdaderas motivaciones”, Ius360, édition du 8/09/2020, disponible ici.

 

Note 9 : Cf. BOEGLIN N., "Sanciones de EEUU a la Corte Penal Internacional: a propósito de la reciente respuesta colectiva de 67 Estados", site officiel de l´Universidad de Costa Rica (UCR), Section Voz Experta, édition du 9/07/2020, disponible ici.

 

Note 10 : Cf. BOEGLIN N., “El retiro de Estados Unidos del Consejo de Derechos Humanos: breves apuntes”, Derecho Internacional Público (DIPublico), édition du  20/06/2018, disponible ici .

 

Note 11 : Cf. POISSONNIER G., "Colonisation des territoires palestiniens : quelles conséquences peut entraîner l’ouverture de l’enquête de la CPI ?", The Conversation, édition du 17/03/2021, et disponible ici


Note 12: Cf. DUBUISSON F., “Quelques réflexions sur la décision de la Chambre préliminaire de la CPI”, Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP, Paris), édition du 7/02/2021, disponible ici.

 

Ce texte a été élaboré par Nicolas Boeglin, Professeur de Droit International Public, Faculté de Droit, Universidad de Costa Rica (UCR). Une version préliminaire a été publiée sur le site de l´Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP, France) le 14/02/2021. Un wébinaire sera organisé par l´AURDIP intitulé "La Cour pénale internationale va-t-elle provoquer la fin de l’impunité des auteurs de crimes de guerre dans le conflit israélo-palestinien ?", avec la participation du Professeur Eric David (Université Libre de Bruxelles ULB) et du Magistrat Ghislain Poissonnier (France): il aura lieu le 30 mars 2021 et est ouvert au public.