sábado, 13 de febrero de 2021

Palestine / Cour Pénale Internationale (CPI) : à propos de la décision de la Chambre préliminaire du 5 février 2021


Palestine / Cour Pénale Internationale (CPI) : à propos de la décision de la Chambre préliminaire du 5 février 2021


Depuis bien des années, les familles de victimes palestiniennes et les autorités palestiniennes cherchent à intéresser la justice pénale internationale, qui compte avec une juridiction à vocation universelle, la Cour Pénale Internationale (CPI), créée en 1998.

L´argument selon lequel la Palestine n´est pas un État, et celui selon lequel la juridiction de la CPI ne peut s´exercer sur des actes commis par les forces de sécurité israéliennes au vu qu´Israël n´est pas partie au Statut de Rome de 1998, sont des arguments avancés par les autorités israéliennes (et leurs alliés) depuis maintenant fort longtemps :  d´un point de vue juridique, l´effet combiné de ces deux arguments garantit une impunité totale des militaires israéliens pour tout acte commis en territoire palestinien, et ce depuis bien trop longtemps. 

Une décision rendue le 5 février 2021 par la Chambre préliminaire de la CPI a tranché : cette argumentation trop souvent invoquée n´est plus. La CPI est pleinement compétente pour juger les exactions commises par Israël, et ce dans tous les territoires palestiniens occupés, sans aucune exception : voir les communiqués de presse de la CPI (texte en anglais et en françaisainsi que l´annonce faite par le Bureau du Procureur ce 3 mars 2021 (texte en anglais et en français).

Cette décision de la Chambre de la CPI, fort attendue par les autorités palestiniennes et par un un grand nombre d´organisations, vient clore une longue étape procédurale et en ouvrir une nouvelle.

Il semble opportun de rappeler que le processus visant à saisir la CPI de l’examen des crimes internationaux commis sur le territoire palestinien s’est avéré non seulement ardu, mais aussi parsemé d'embûches. Et ce depuis la toute première tentative des autorités palestiniennes remontant à l´année 2009, qualifiée par les autorités israéliennes de “terrorisme légal” : une notion originale et inconnue jusqu´alors par les spécialistes en la matière (Note 1). 


De quelques réactions et manoeuvres 

Comme on pouvait s'y attendre, cette décision  de la Chambre préliminaire de la CPI a été rejetée le jour même par les États-Unis (voir la déclaration officielle du Département d'État). 

Sans surprise, elle a provoqué les gesticulations officielles désormais habituelles des plus hautes autorités israéliennes contre la CPI (voir par exemple l'article de presse publié dans le Washington Post du 11/02/2021);  ainsi que des gestions diplomatiques au plus haut niveau, comme par exemple avec l´Inde, au succès bien incertain (voir cette note du The Indian Express en date du 11/02/2021).

Par contre, de la part des Nations Unies, le Rapporteur Spécial sur la situation des droits de l´homme dans le territoire palestinien occupé a souligné que :

"Cette décision ouvre la porte à ce que des allégations crédibles de crimes relevant du Statut de Rome fassent enfin l'objet d'une enquête et puissent éventuellement atteindre le stade du procès devant la CPI" /…/ Selon l’expert, les allégations de crimes graves qui pourraient faire l'objet d'une enquête par la Procureure de la CPI comprennent « les actions d'Israël pendant la guerre de 2014 contre Gaza, le meurtre et les blessures de milliers de manifestants en grande partie non armés pendant la Grande Marche du retour en 2018-2019, et les activités de colonisation d'Israël à Jérusalem-Est et en Cisjordanie ». « La Procureure peut également examiner les allégations de crimes graves impliquant des groupes armés palestiniens » (voir communiqué de presse de l'ONU du 9/02/2020).

Concernant les organisations de la société civile spécialisées dans le domaine des droits de l´homme, outre les organisations palestiniennes, plusieurs d´entre elles ont exprimé leur profonde satisfaction : parmi de nombreux autres textes, nous renvoyons nos lecteurs au communiqué de presse de Human Rights Watch (HRW), au communiqué de presse d'Amnesty International (AI) et à celui de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH).

La Chambre de la CPI était composée de trois membres: une magistrate (du Bénin), et deux magistrats (de France et de Hongrie) ; elle était présidée par le juge hongrois, qui a choisi de se séparer de ses deux collègues, comme nous le verrons dans les lignes qui suivent.

 

Les conclusions de la Chambre de la CPI en bref

Dans son long arrêt (voir le texte complet de 60 pages en anglais), la Chambre de la CPI conclut dans son dispositif (page 60):

“- that Palestine is a State Party to the Statute; (...)

-  by majority, Judge Kovács dissenting, that, as a consequence, Palestine qualifies as ‘[t]he State on the territory of which the conduct in question occurred’ for the purposes of article 12(2)(a) of the Statute; and (...)

- by majority, Judge Kovács dissenting, that the Court’s territorial jurisdiction in the Situation in Palestine extends to the territories occupied by Israel since 1967, namely Gaza and the West Bank, including East Jerusalem”

Deux des trois juges ont donc choisi de considérer que la justice pénale internationale est parfaitement compétente pour examiner ce qui se passe dans tous les territoires palestiniens, y compris Gaza et Jérusalem-Est.

Il s´agit d´un scénario particulièrement redouté par Israël, et ce depuis bien des années. Concernant Gaza par exemple, une dépêche diplomatique révélée para l´organisation Wikileaks dévoile qu´en 2010, lors d'un entretien (privé) entre diplomates nord-américains et leurs homologues israéliens (voir correspondance diplomatique du 23 février 2010 de l´Ambassade des Etats-Unis à Tel Aviv:

« Libman noted that the ICC was the most dangerous issue for Israel and wondered whether the U.S. could simply state publicly its position that the ICC has no jurisdiction over Israel regarding the Gaza operation ».

Le Colonel Liron Libman était, du moins à l'époque, un haut fonctionnaire israélien, fin connaisseur des règles existantes en droit international puisqu'il assuma pendant de longues années la Direction du Département de Droit International de l'armée israélienne (plus connue par ses sigles IDF).

 

L'échec de la tentative de certains États proches d'Israël

Ni Israël ni les États-Unis n´étant partie au Statut de Rome de 1998 qui crée la CPI, leurs appréciations concernant la portée exacte des dispositions du Statut de Rome sont d´une valeur assez relative. 

Néanmoins, ces deux Etats sont parvenus à trouver des États parties au Statut de Rome disposés à convaincre les trois juges que la CPI devait être déclarée incompétente, en leur soumettant des avis juridiques (appelés "amicus curiae") : sur les 123 États ayant ratifié le Statut de Rome (voir l´état officiel des signatures et des ratifications), seuls l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, le Brésil, la Hongrie, l'Ouganda et la République tchèque se sont sentis obligés de porter secours à Israël, sans obtenir de succès majeur dans leurs efforts.

L´opinion juridique soumise par le Brésil présente un certain intérêt (voir le texte complet) s'agissant d'un État qui, contrairement aux six autres, reconnaît la Palestine comme État : Etat partie au Statut de Rome et reconnaissant la Palestine comme État (et ce depuis 2010), la position brésilienne consistant à démontrer que la CPI n'est pas compétente relève d´un exercice de créativité osé et rarement observé.

Toujours d'un strict point de vue juridique, l´absence de cohérence de certains peut également être apprécié si l'on se rappelle du vote qui a eu lieu en novembre 2012 à New York: sur les sept États mentionnés ci-dessus, trois d'entre eux (Autriche, Brésil et Ouganda) ont voté en faveur de la résolution 67/19 de l'Assemblée Générale des Nations Unies (voir texte de cette résolution et le vote obtenu) reconnaissant la Palestine comme "État Observateur Non Membre" (Note 2), tandis que trois autres se sont abstenus lors du même vote (Australie, Allemagne et Hongrie). 

Il convient également de rappeler que dans un communiqué de presse de mars 2020 (voir texte complet), Amnesty International (AI) avait mis en garde l'opinion publique contre les manœuvres de ce petit groupe d'États, tout en soulignant une autre pression, plus feutrée, exercée cette fois par le Canada :

"We are also deeply concerned by news reports that one state party, namely Canada, has “reminded the Court” of its provision of budgetary resources in a letter to the ICC concerning its jurisdiction over the “situation in Palestine”, which appears to be a threat to withdraw financial support".

Une tentative a été faite pour obtenir une version complète de cette fameuse lettre émise par le Canada, mais il semble que ce document officiel envoyé à la CPI ne sera pas rendu public, alors qu´une organisation proche d'Israël au Canada fut la première à en signaler l´existence (voir note de CJNews du 26/02/2020). À moins, bien sûr, que les organisations de la société civile canadienne non seulement dénoncent cette manœuvre, somme toute assez grossière (comme, par exemple le fait ce communiqué de l´organisation non gouvernementale CJPME en date du 3/03/2020), mais exigent également que leurs autorités la fassent connaître intégralement: ce afin que l'opinion publique soit informée de ce que le Canada est capable de faire pour protéger Israël.

Nous avions eu l'occasion d'analyser la portée de la demande intentée par la Palestine en 2018, ainsi que les tentatives (désespérées) d'Israël et de ses alliés pour empêcher à tout prix que ce qui a été entendu à La Haye ce 5 février 2021 ne se concrétise: cette décision ne fait que confirmer l'interprétation faite par le Bureau du Procureur de la même CPI en 2019 (Note 3).

Outre les amici curiae présentés par les alliés d´Israël, parmi les différents avis juridiques soumis à la CPI par des spécialistes du droit international public, les arguments juridiques présentés par le professeur Richard A. Falk de l'Université de Princeton (voir texte) et par le professeur John Quigley de l'Université de l'Ohio (voir texte) se distinguent de bien d´autres. Des quelques rares écrits envoyés en langue française à la CPI, la lecture de l´amicus curiae présenté en faveur des victimes par l´avocate Dominique Cochain Assi (voir texte) est recommandée: au paragraphe 21, on y lit que:

"... on voit mal comment la CPI pourrait dénier son droit à enquêter sur les crimes de guerre commis dans ces Territoires alors que sa finalité n’est pas de régler des contestations de souveraineté, mais bien de juger des crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocides et les crimes d'agression commis contre les individus ressortissants d'un État ayant accepté la compétence de la Cour".

 

L´attitude de défiance d'Israël et de son fidèle allié américain face à la justice pénale internationale

On rappellera que, lorsque le Bureau du Procureur de la CPI a annoncé qu'il avait procédé à l'ouverture officielle d'une enquête en Palestine en décembre 2019 (voir communiqué officiel), en Israël le Premier ministre et le Ministre de la Défense n'ont pas trouvé de meilleur argument que celui de disqualifier la CPI, en indiquant qu'elle était “antisémite” (voir l'article du Jerusalem Post et ce câble de l´agence Reuters) : ceci dans le cadre des réactions courroucées de l'appareil d'État israélien qui ne font plus beaucoup d'effet.

Il faut garder à l'esprit qu'Israël a bénéficié, comme jamais auparavant dans l'histoire, d'un occupant de la Maison Blanche (jusqu'en janvier 2021) prêt à satisfaire chacune de ses prétentions et de ses caprices, tant sur le plan bilatéral (Note 4) que multilatéral, creusant l´isolement de ces deux Etats au sein des Nations Unies comme jamais auparavant (Note 5): dans le cadre des pressions exercées sur la CPI, les États-Unis ont adopté des sanctions contre le personnel de la CPI en juin 2020 (un geste inédit dans l´histoire du droit international), que nous avions eu l'occasion d'analyser (Note 6).

Concernant les diverses réactions d´Etats à ces sanctions nord-américaines, on peut citer, parmi quelques autres, la réaction officielle du Costa Rica lorsqu'en septembre 2020 les États-Unis ont matérialisé leurs sanctions contre le personnel de la CPI (Note 7), confirmant l'attachement que porte depuis 1998 le Costa Rica au Statut de Rome ; le soutien sans réserve du Costa Rica à la CPI a également été démontré, lorsqu'une initiative conjointe du Costa Rica et de la Suisse a réussi à recueillir 67 signatures d'États, dont celle de la France, rejetant l'annonce des États-Unis en juin 2020 en vue de sanctionner le personnel de la CPI (Note 8).

Auparavant, en signe de solidarité absolue avec Israël, les États-Unis avaient choisi de se retirer du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, suite à l´adoption d´une résolution créant un mécanisme d'enquête sur les exactions israéliennes contre les manifestants palestiniens participant à la "Grande Marche du Retour" en juin 2018, un geste insolite que nous avions également analysé (Note 9).



Photo de Nikki Haley, Représentante des États-Unis aux Nations Unies quittant la salle du Conseil de Sécurité au moment où Riyad Mansour, Représentant de la Palestine, commence son allocution, le 15 mai 2018 à New York. Photo extraite de cette note de presse intitulée "EE.UU. se queda solo en la ONU " (La Vanguardia, édition du 16/5/2018).


Au-delà des gesticulations, des vociférations et des menaces de l'allié américain, en juillet 2020, la presse israélienne a révélé que les autorités préparaient une liste secrète de centaines de membres de ses forces de sécurité impliqués dans des actes pouvant être qualifiés de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité (voir l'article de Haaretz du 16/07/2020 intitulé "Israel Drafts Secret List of Hundreds of Officials Who May Stand Trial at International Court " et cet autre article publié à la même date dans Times of Israel). Il s'agit d'officiers israéliens à qui leurs autorités expliquent ce que signifie le fait de voir leur nom inscrit dans une enquête de la CPI, quelles destinations à l'étranger ils devront d´éviter si la justice nationale a la possibilité d'ordonner leur arrestation en cas de mandat d'arrêt de la CPI; on ne peut exclure que divers mécanismes puissent leur être aussi suggérés afin de compliquer leur identification dans leurs documents d'identité.

On doit garder à l'esprit qu'Israël, en tant qu'État, ne coopérera pas avec la justice pénale internationale de La Haye et qu'il est fort prévisible que l'ensemble de son appareil d'État cherchera, par tous les moyens, à protéger ses ressortissants (militaires ou civils) s´ils sont requis par la justice pénale internationale.

Il sera noté au passage qu´exception faite de la Serbie, les Etats avec lesquels Israël a soit annoncé qu´il procédera à normaliser ses relations ces derniers mois,  soit qui ont été mentionné dans certains cercles parmi ceux avec lesquels il pourrait le faire prochainement, ne sont pas Parties au Statut de Rome, signé en 1998 (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Kosovo, Oman, Maroc, et Soudan).


En guise de conclusion

Au-delà de ce qu'Israël a prévu pour protéger ses ressortissants de la CPI, ce jugement du 5 février 2021 met fin à un long cheminement procédural depuis la demande d'enquête préliminaire déposée en mai 2018 par la Palestine.  

Dans son analyse de la décision du 5 février de la Chambre de la CPI (Note 10), François Dubuisson, professeur de droit international public à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), note que :

"Même si la tenue d'un procès à La Haye envers des responsables israéliens peut s'avérer très hypothétique, la simple mise en accusation ou la délivrance d'un mandat d'arrêt à l'égard de divers hauts responsables israéliens, militaires ou politiques, serait déjà porteuses d'une grande force symbolique, susceptible de mettre une certaine pression sur les Etats occidentaux, alliés de l'Etat d'Israël. "

En effet, cette décision ouvre la voie à la justice pénale internationale pour examiner tout ce qui a été observé, documenté et dénoncé provenant du territoire palestinien (et ce depuis juin 2014) et qui a plongé dans le deuil nombre de familles palestiniennes.

Le fait qu'une juridiction internationale telle que la CPI, pour la première fois dans l'histoire du droit international public, se prononce sur le statut de la Palestine en tant qu'État, et accepte d'examiner ce qui se passe à l'intérieur de son territoire, donne à cette décision une portée non seulement juridique, mais aussi hautement symbolique et pleine d'espoir. 

 

--Notes--

 

Note 1 : Lors de la toute première tentative de la Palestine vis-à-vis de la CPI en 2009, c´est effectivement le qualificatif utilisé par le Ministère de la Défense : cf. FERNANDEZ J., La politique juridique extérieure des Etats- Unis à l´égard de la Cour Pénale Internationale, Paris, Pedone, 2010, p. 325. Sur cette reconnaissance faite par la Palestine en janvier 2009 de la compétence de la CPI, voir PELLET A. et alii, “Les effets de la reconnaissance par la Palestine de la compétence de la C.P.I.”, document collectif en date du 14 février 2010 souscrit par de nombreux spécialistes du droit international public, disponible ici.

 

Note 2 : Cf. SALMON J., “La qualité d´Etat de la Palestine” , Revue Belge de Droit International (RBDI), Volume 45, 2012, pp. 13-40 (texte intégral disponible ici). Dans cet article, l´auteur signale de manière fort juste que: “Certes, l’Assemblée générale n’est pas censée reconnaître les États ; il n’en demeure pas moins que la qualification qu’elle détermine est le résultat de votes d’États souverains qui, lorsqu’ils se prononcent par un vote affirmatif, reconnaissent que l’entité visée est un État - sauf à plonger dans la schizophrénie. À partir de ce moment, il n’est plus contestable que l’entité qui bénéficie de cette qualification est titulaire des droits et des obligations que le droit international confère à l’État du droit des gens”.

 

Note 3: Cf. BOEGLIN N., "Solicitud de investigación contra exacciones militares israelíes procede en todos los territorios palestinos, Gaza incluida. Fiscal de la Corte Penal Internacional", site officiel de la Universidad de Costa Rica (UCR), section Voz Experta, édition du 12/05/2020, disponible ici .

 

Note 4: Concernant  l´un des caprices israélien parfaitement illégal au regard du droit international public ayant obtenu le soutien inéquivoque de l´administration du Président Trump, cf. ALLAND D. “Un adieu au droit international public?  A propos d´un déclaration américaine relative aux colonies israéliennes en Cisjordanie et de ses suites”, Revue Générale de Droit International Public (RGDIP), 2020-I, pp.75-86 (número disponible dans son intégralité ici).

 

Note 5 : Concernant le transfert de l´Ambassade des Etats-Unis a Jérusalem en 2018, la résolution 73/22 (voir texte complet) de l´Assemblée Générale des Nations Unies condamnant cette décision unilatérale a été adoptée avec 148 votes pour, 11 contre et 14 abstentions (voir vote enregistré): parmi les onze votes contre, outre les États-Unis et Israël, on dénombre l´Australie, le Canada, le Guatémala, les Iles Marshall, les Iles Salomon, le Kiribati, la Micronésie, Nauru et Palau.


Note 6Cf. BOEGLIN N., “Les sanctions annoncées par les États-Unis contre le personnel de la Cour Pénale internationale (CPI) : brève mise en perspective”, Le Monde du Droit, section Décryptages, édition du 14/07/2020, disponible ici.

 

Note 7 : Cf. BOEGLIN N., "Sanciones de EEUU  contra la Corte Penal Internacional (CPI): breves apuntes sobres las omisiones de sus verdaderas motivaciones”, Ius360, édition du 8/09/2020, disponible ici.

 

Note 8 : Cf. BOEGLIN N., "Sanciones de EEUU a la Corte Penal Internacional: a propósito de la reciente respuesta colectiva de 67 Estados", site officiel de l´Universidad de Costa Rica (UCR), Section Voz Experta, édition du 9/07/2020, disponible ici.

 

Note 9 : Cf. BOEGLIN N., “El retiro de Estados Unidos del Consejo de Derechos Humanos: breves apuntes”, Derecho Internacional Público (DIPublico), édition du  20/06/2018, disponible ici .

 

Note 10 : Cf. DUBUISSON F., “Quelques réflexions sur la décision de la Chambre préliminaire de la CPI”, Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP), édition du 7/02/2021, disponible ici.

 


Ce texte a été élaboré par Nicolas Boeglin, Professeur de Droit International Public, Faculté de Droit, Universidad de Costa Rica (UCR). Une version préliminaire a été publiée sur le site de l´Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP, France) le 14/02/2021 et une version plus longue le 24/02/2021 sur le site juridique LeMondeduDroit.


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viernes, 5 de febrero de 2021

Corte Penal Internacional (CPI) / Palestina: ¿el fin de la impunidad para los autores de crímenes de guerra cometidos en Palestina?


Corte Penal Internacional (CPI) / Palestina: ¿el fin de la impunidad para los autores de crímenes de guerra cometidos en Palestina?


El pasado 18 de marzo, el presidente de Israel, de gira por Europa, visitó a su homólogo de Francia para convencerle de la validez de los argumentos israelíes contra los emitidos recientemente por la justicia penal internacional de La Haya (véase, por ejemplo, esta nota de prensa de la agencia china Xinhua).  

Antes de París, el Presidente israelí había estado en Berlín y en Viena para reunirse con sus pares con el mismo propósito. Además, esta misma tercera semana de marzo es cuando el propio jefe de la diplomacia israelí optó por ir a Moscú para reunirse con su homólogo ruso (véase esta nota de prensa del JerusalemPost). 

Cabe señalar que hace unas semanas, una inusitada campaña llevó a los embajadores israelíes en ejercicio a expresarse en varios periódicos (es el caso, en América Latina, del Excelsior en México, del Diario de Centroamérica en Guatemala, por citar sólo algunos ejemplos) o a recurrir a relevos locales (caso de La Estrella en Panamá).

El 18 de marzo de 2021 fue también el día en que los medios de comunicación israelíes mencionaron, por primera vez, la existencia de una carta enviada por la Corte Penal Internacional (CPI) a las autoridades israelíes en relación con los crímenes cometidos en territorio palestino, dándoles un mes para responder (véase la nota de prensa del Times of Israel titulada "Israel said to receive formal letter from ICC informing of war crimes probe"). 

Esta campaña israelí al más alto nivel político refleja la profunda preocupación que genera una reciente decisión de la justicia penal internacional, y que pareciera haber tomado desprevenido al aparato estatal israelí. 


Breve repaso de las dificultades encontradas por la justicia penal internacional en el caso de víctimas palestinas

Desde hace muchos años, las familias de las víctimas palestinas y las autoridades palestinas han tratado de interesar a la justicia penal internacional, que cuenta una jurisdicción universal a vocación universal como la CPI, creada en 1998.

El argumento según el cual Palestina no es un Estado, y el argumento según el cual la jurisdicción de la CPI no puede ejercerse sobre los actos cometidos por las fuerzas de seguridad israelíes porque Israel no es parte del Estatuto de Roma de 1998, son parte de un razonamiento esgrimido por las autoridades israelíes (y sus aliados): desde el punto de vista jurídico, el efecto combinado de estos dos argumentos garantiza la total impunidad de los militares israelíes por cualquier acto cometido en territorio palestino, y esto desde hace demasiado tiempo. 

En una decisión dada a conocer el pasado 5 de febrero del 2021, la Sala de lo Preliminar de la CPI decidió que este razonamiento ya no se sostiene: la CPI tiene plena jurisdicción para conocer de actos que califiquen como crímenes internacionales cometidos por Israel y ello, en todos los territorios palestinos, sin excepción de ningún tipo (véanse los comunicados de prensa de la CPI en inglés y en francés). 

Esta decisión viene a culminar un largo recorrido procesal y abre una nueva etapa de Palestina ante el juez penal internacional de La Haya. 

Resulta oportuno recordar que el proceso para llevar ante la CPI los crímenes internacionales cometidos en el territorio palestino no solamente ha resultado arduo, sino también plagado de escombros y de zancadillas. El primer intento de las autoridades palestinas remonta al mes de enero del 2009, y fue entonces calificado por las autoridades israelíes de "terrorismo legal": un concepto bastante original y desconocido hasta entonces por los especialistas en la materia (Nota 1).


De algunas reacciones, maniobras e intentos poco exitosos

Como era previsible, esta decisión fue rechazada el mismo día por Estados Unidos (véase declaración oficial del Departamento de Estado) y provocó las ya habituales gesticulaciones de las máximas autoridades de Israel contra la CPI, acusando a la CPI de ser "antisemita" (véase artículo de prensa publicado en el Washington Post).  Sin hablar de gestiones fracasadas de Israel al más alto nivel para que otros Estados cuestionen la decisión de la CPI (con relación a gestiones hechas ante la India, véase nota del The Indian Express del 11/02/2021).

En cambio, con relación a esta decisión de la Sala de la CPI, por parte de Naciones Unidas, el Relator Especial de Naciones Unidas sobre la situación en el territorio palestino afirmó, sin dudarlo un solo momento, que:

"Cette décision ouvre la porte à ce que des allégations crédibles de crimes relevant du Statut de Rome fassent enfin l'objet d'une enquête et puissent éventuellement atteindre le stade du procès devant la CPI /...Selon l’expert, les allégations de crimes graves qui pourraient faire l'objet d'une enquête par la Procureure de la CPI comprennent « les actions d'Israël pendant la guerre de 2014 contre Gaza, le meurtre et les blessures de milliers de manifestants en grande partie non armés pendant la Grande Marche du retour en 2018-2019, et les activités de colonisation d'Israël à Jérusalem-Est et en Cisjordanie ». « La Procureure peut également examiner les allégations de crimes graves impliquant des groupes armés palestiniens" (véase comunicado de prensa de Naciones Unidas del 9/02/2020).

"This ruling opens the door for credible allegations of Rome Statute crimes to finally be investigated and potentially reach the trial stage at the ICC. /.../ The ICC prosecutor can now investigate a number of past allegations, including “grave crimes” committed by Israel during the 2014 war against Gaza, the killing and wounding of thousands of largely unarmed demonstrators during the Great March of Return in 2018-2019 and Israel’s settlement activities in East Jerusalem and the West Bank, according to the press release from OHCHR. Moreover, the prosecutor can also look into allegations of grave crimes involving Palestinian armed groups (véase comunicado de prensa de Naciones Unidas en inglés). 

Foto de bombardeos israelíes sobre Gaza, extraída de nota de prensa de Libération (Francia), intitulada "Gaza : fin de la courte trêve humanitaire, près de 100 morts mercredi" (edición du 30 juillet 2014). 


Con relación a la política ilegal de asentamientos en territorio palestino llevada a cabo por las máximas autoridades isarelíes, se lee en un interesante estudio que: 

"In view of these numerous international convictions, the main Israeli settlement policy makers who would be prosecuted before the ICC could not credibly claim that they were unaware of the illegality of the policy they were conducting in the Occupied Palestinian Territory, a policy they claim to be the authors and supporters of" (Nota 2).

Por parte de la sociedad civil, son varias las organizaciones que expresaron su profunda satisfacción con esta decisión de la sala de la CPI: entre muchos otros textos, remitimos a nuestros estimables lectores al comunicado de prensa de Human Rights Watch, al comunicado de Amnesty International  y a la declaración hecha por la Federación Internacional para los Derechos Humanos (FIDH). 

La Sala de lo Peliminar de la CPI estuvo integrada por tres miembros: una jueza (oriunda de Benín), y dos jueces (de Francia y de Hungría); y fue presidida por el juez húngaro, el cual optó por separarse del criterio de sus dos colegas.


La conclusiones a las que llega la Sala de la CPI en breve

 En su larga sentencia (véase texto completo de 60 páginas), la Sala de la CPI concluye en su parte dispositiva:

"- that Palestine is a State Party to the Statute; (...)

-  by majority, Judge Kovács dissenting, that, as a consequence, Palestine qualifies as ‘[t]he State on the territory of which the conduct in question occurred’ for the purposes of article 12(2)(a) of the Statute; and (...)

- by majority, Judge Kovács dissenting, that the Court’s territorial jurisdiction in the Situation in Palestine extends to the territories occupied by Israel since 1967, namely Gaza and the West Bank, including East Jerusalem". 

Como se puede observar, dos jueces de los tres optaron por considerar que la justicia penal internacional es competente para examinar lo que ocurre en todos los territorios palestinos, incluyendo Gaza y Jerusalén Oriental: un escenario particularmente temido por Israel, y ello desde muchos años.

Por ejemplo, podemos citar una infidencia - muy pocamente divulgada - que se lee en un cable diplomático secreto del 2010 dado a conocer por Wikileaks: durante una conversación con diplomáticos norteamericanos (véase cable del 23 de febrero del 2010 de la Embajada norteamericana en Tel Aviv) se indica lo siguiente por parte del Coronel Liron Libman: 

“Libman noted that the ICC was the most dangerous issue for Israel and wondered whether the U.S. could simply state publicly its position that the ICC has no jurisdiction over Israel regarding the Gaza operation”. 

Posiblemente poco conocido fuera de Israel y de algunos círculos políticos y militares, hay que precisar que el Coronel Liron Libman fue un alto funcionario israelí conocedor de las reglas que imperan en el derecho internacional, al haber ostentado durante largos años el cargo de Jefe del Departamento de Derecho Internacional del Ejército de Israel (más conocido por sus siglas IDF).


Foto de supervivientes palestinos a los bombardeos ordenados por Israel en Gaza en el 2014, extraída de nota de prensa de France24 titulala "Des responsables israéliens bientot devant la CPI. Une décision pas que symbolique", edición del 9/02/2021


El fracasado intento de algunos Estados cercanos a Israel

Al no ser parte al Estatuto de Roma que crea la CPI, las valoraciones que hagan Israel y Estados Unidos sobre el alcance exacto de la disposiciones del Estatuto de Roma carecen de valor desde la perspectiva legal. 

No obstante, ambos Estados lograron encontrar a Estados que sí son parte al Estatuto de Roma para intentar, mediante la presentación de opiniones juridícas a la CPI (denominadas "amicus curiae"), convencer a los jueces que debían declarar a la CPI incompetente, recurriendo a tecnicismos jurídicos bastante cuestionables: de 123 Estados Partes al Estatuto de Roma (véase registro oficial), fueron únicamente Alemania, Australia, Austria, Brasil, Hungría, Republica Checa y Uganda los Estados que se sintieron obligados a auxiliar a Israel, buscando en sus respectivos amici curiae presentados en La Haya, llevar a la CPI a declararse incompetente y a limitar su competencia territorial, sin lograr mayores éxitos en su gestión. 

El documento presentado por Brasil resulta de cierto interés para el jurista (véase texto completo) al tratarse de un Estado que, a diferencia de los demás, sí reconoce a Palestina como Estado: un Estado Parte al Estatuto de Roma reconociendo a Palestina como Estado (desde el 2010) justificando porqué la CPI no es competente conlleva ciertamente un osado ejercicio de creatividad, raramente observado. 

Desde la perspectiva jurídica, la poca consistencia de unos y otros se puede también apreciar si se considera que de los siete Estados precitados, tres de ellos (Austria, Brasil y Uganda) votaron a favor de la resolución 67/19 de la Asamblea General de Naciones Unidas adoptada en noviembre del 2012 (véase texto y registro de la votación obtenida) que reconoce a Palestina el estatuto de "Estado Observador No Miembro"; al tiempo que tres otros se abstuvieron en esta misma votación (Alemania, Australia y Hungría). 

Resulta también oportuno recordar que en un comunicado de prensa de marzo del 2020 (véase texto completo), Amnesty Internacional (AI) había advertido a la opinión pública sobre la maniobra de este pequeño grupo de Estados cercanos a Israel, a la vez que señaló otra solapada presión ejercida, esta vez por Canadá:

"We are also deeply concerned by news reports that one state party, namely Canada, has “reminded the Court” of its provision of budgetary resources in a letter to the ICC concerning its jurisdiction over the “situation in Palestine”, which appears to be a threat to withdraw financial support".

Se ha intentado obtener una versión integral de esta carta emitida por Canadá, pero según todo pareciera indicar, este documento oficial enviado por Canadá a la CPI no será público, siendo una organización cercana a Israel en Canadá la primera en haber informado sobre su existencia (véase nota de la organización CJNews del 26/02/2020). A menos, claro está, que organizaciones de la sociedad civil canadiense no solamente denuncien la burda maniobra (véase por ejemplo este comunicado de CJPME del 3/03/2020), sino que además, exijan a sus autoridades darla a conocer de manera integral: ello de manera que la opinión pública tenga claridad sobre lo que es capaz de hacer Canadá para proteger a Israel.

Habíamos tenido la oportunidad de analizar el alcance de la demanda presentada por Palestina en el 2018, así como los intentos (desesperados) de Israel y de sus aliados para evitar a toda costa que se concretara lo que se escuchó en La Haya este 5 de febrero del 2021 y que viene a confirmar en todos sus extremos la interpretación hecha por la Fiscalía de la misma CPI (véase nuestra breve nota titulada "Solicitud de investigación contra exacciones militares israelíes procede en todos los territorios palestinos, Gaza incluida. Fiscal de la Corte Penal Internacional", publicada en el portal de la UCR, sección Voz Experta, edición del 12/05/2020, y disponible en este enlace).

Entre las diversas opiniones jurídicas remitidas a la CPI por especialistas en derecho internacional público, destacan los argumentos presentados en las del Profesor Richard A. Falk de la Universidad de Princeton (véase texto) y la del Profesor John Quigley, de la Universidad de Ohio (véase texto). De los pocos escritos en idioma francés, nos permitimos recomendar la lectura del amicus curiae presentado en favor de las víctimas por la abogada Dominique Cochain Assi (véase texto), en el que se lee (párrafo 21) que:

"... on voit mal comment la CPI pourrait dénier son droit à enquêter sur les crimes de guerre commis dans ces Territoires alors que sa finalité n’est pas de régler des contestations de souveraineté, mais bien de juger des crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocides et les crimes d'agression commis contre les individus ressortissants d'un État ayant accepté la compétence de la Cour".


La actitud desafiante de Israel y de su incondicional aliado norteamericano ante la justicia penal internacional

Cabe recordar que cuando la Fiscalía de la CPI anunció que había procedido a iniciar formalmente una investigación en Palestina en diciembre del 2019,  en Israel, el Primer Ministro y el Ministro de Defensa no encontraron mejor argumento que el de descalificar a la CPI, indicando que es "antisemita" (véase nota del Jerusalem Post y este cable de la agencia Reuters): ello como parte de las reacciones iracundas del aparato estatal israelí que ya no impresionan mayormente.

Hay que tener presente que Israel pudo beneficiar como nunca antes en la historia de un ocupante de la Casa Blanca (hasta enero del 2021) dispuesto a satisfacer cada una de sus pretensiones y de sus caprichos, tanto en el plano bilateral (Nota 3) como en el plano multilateral, aislando como nunca a Estados Unidos y a Israel del resto de la comunidad internacional (Nota 4): como parte del abanico de presiones ejercidas sobre la CPI, Estados Unidos adoptó de manera insólita sanciones contra el personal mismo de la CPI en junio del 2020, que tuvimos la oportunidad de analizar (véase nuestra breve nota titulada "A propósito de las sanciones anunciadas por Estados Unidos contra el personal de la Corte Penal Internacional (CPI)y disponible en este enlace). 

La reacción oficial de repudio de Costa Rica cuando en setiembre del 2020 Estados Unidos materializó sus sanciones contra el personal de la CPI (Nota 5) confirmó el apego al Estatuto de Roma de Costa Rica; el irrestricto apoyo costarricense a la CPI se evidenció también cuando una iniciativa conjunta de Costa Rica y de Suiza logró reunir 67 firmas de Estados, rechazando el inédito anuncio norteamericano, en junio del 2020, de sancionar a la CPI (Nota 6). 

Anteriormente, y como expresión de solidaridad absoluta con Israel, Estados Unidos optó por retirarse del Consejo de Derechos Humanos cuando este órgano de Naciones Unidas votó  una resolución creando un mecanismo para investigar el uso desproporcionado de la fuerza por parte de militares israelíes contra los manifestantes palestinos que participaron a la denominada "Marcha del Retorno", en junio del 2018 (véase al respecto nuestra breve nota titulada "El retiro de Estados Unidos del Consejo de Derechos Humanos: breves apuntes" y disponible  en este enlace). 


Foto de la Embajadora de Estados Unidos en Naciones Unidas saliendo de la sala de sesiones del Consejo de Seguridad al iniciar su alocución el Embajador de Palestina, el 15 de mayo del 2018 en Nueva York. Foto extraída de nota de prensa titulada «EE.UU. se queda solo en la ONU» (La Vanguardia, edición del 16/5/2018)


En medio de posturas, vociferaciones y de las amenazas puestas a ejecución por el incondicional aliado norteamericano, en julio del 2020 se filtró en la prensa israelí que las autoridades preparaban un lista secreta de cientos de integrantes de sus fuerzas de seguridad  involucrados en actos susceptibles de calificar como crímenes de guerra o crímenes contra la humanidad (véase nota de Haaretz del 16/07/2020 titulada "Israel drafts secret list of hundred of officials who may stand trial at Internacional Court" y esta otra nota publicada en la misma fecha en The Times of Israel). Se trata de militares israelíes a los que sus autoridades posiblemente expliquen qué implica ver su nombre enlistado en una investigación de la CPI, cúales destinos en el extranjero deberán evitar en los que la justicia nacional tiene la posibilidad de ordenar su arresto en caso de existir una orden de captura por parte de la CPI;  ello sin descartar que se les sugieran diversos mecanismos para complicar su identificación en sus documentos de identidad.

Desde ya, se debe tener muy presente que Israel como Estado no cooperará con la justicia penal internacional de La Haya y que es previsible que todo su aparato estatal busque la forma de proteger a sus nacionales, sean militares o civiles, si son requeridos por la justicia penal internacional. 

Las futuras órdenes de captura por parte de la CPI podrían limitar sustancialmente la posibilidad de viajar en el exterior por parte de altos funcionarios israelíes requeridos por la CPI. En un reciente análisis, cuya lectura recomendamos, el magistrado galo Ghislain Poissonnier advierte de manera muy atinada que: 

"Dans la mesure où la CPI cherche à établir des responsabilités pénales dans son domaine de compétence, son procureur poursuit des individus et non des États et conformément au texte du Statut de Rome, les États membres – 123 à ce jour – ont l’obligation d’apporter leur concours à la CPI, même si l’État d’Israël, qui n’en est pas membre, refusera de collaborer avec une Cour qu’il ne reconnaît pas. 

Au cours de l’enquête du bureau du procureur, des militaires et des dirigeants israéliens seront très certainement poursuivis et feront alors l’objet d’un mandat international ce qui va contraindre leurs déplacements internationaux, notamment dans les États européens, tous associés au Statut de Rome" (Nota 7). 


A modo de conclusión

Más allá de lo que Israel haya previsto para proteger a sus nacionales del juez penal internacional de La Haya, y más allá de la intensidad de sus gestiones diplomáticas contra la CPI, esta sentencia del 5 de febrero del 2021 viene a finalizar un largo recorrido procesal desde la solicitud de investigación preliminar presentada en mayo del 2018 por Palestina (véase cronograma seguido en este documento oficial de Naciones Unidas) y abrir una nueva y decisiva etapa. 

En su análisis de la decisión del 5 de febrero de la Sala de la CPI (véase texto completo cuya lectura también recomendamos), François Dubuisson, Profesor de Derecho Internacional Público de la Université Libre de Bruxelles (ULB), señala que: 

"Même si la tenue d’un procès à La Haye envers des responsables israéliens peut s’avérer très hypothétique, la simple mise en accusation ou la délivrance d’un mandat d’arrêt à l’égard de divers hauts responsables israéliens, militaires ou politiques, serait déjà porteuses d’une grande force symbolique, susceptible de mettre une certaine pression sur les Etats occidentaux, alliés de l’Etat d’Israël."

En efecto, con esta decisión, la justicia penal internacional ve despejado el camino para examinar todo lo observado, documentado y denunciado en el territorio palestino -  y ello desde el mes de junio del 2014 (Nota 8) -, que tiene enlutadas a tantas familias palestinas, esperando desde entonces por justicia y clamando por ella. 

El hecho que una jurisdicción internacional como la CPI, por vez primera en la historia del derecho internacional público, se pronuncie sobre el estatuto de Palestina como Estado y acepte examinar lo que ocurre dentro de su territorio, confiere a esta decisión un alcance ya no solamente jurídico, sino altamente simbólico y esperanzador.  


--Notas--


Nota 1:  En efecto, fue el calificativo usado por el Ministerio de Defensa israelí cuando en enero del año 2009, las autoridades palestinas formalizaron un primer intento ante la CPI, reconociendo la comptetencia de esta jurisdicción internacional: véase al respecto FERNANDEZ J., La politique juridique extérieure des Etats- Unis à l´égard de la Cour Pénale Internationale, Paris, Pedone, 2010, p. 325. Sobre la plena validez del reconocimiento de la competencia hecho por Palestina  al iniciar el año 2009, véase PELLET A. et alii, “Les effets de la reconnaissance par la Palestine de la compétence de la C.P.I.”, documento colectivo con fecha del 14 de febrero del 2010, suscrito por una gran cantidad de especialistas en derecho internacional público, disponible en este enlace. Tres largos años después de presentada la solicitud de Palestina, esta fue fue rechazada por el Fiscal de la CPI Moreno Ocampo, en un documento de tan solo dos páginas, recurriendo a argumentos sumamente debatibles (véase documento con fecha del 3/04/2012).


Nota 2: Véase DAVID E. & POISSONNIER G., "Israeli settlements in the West Bank. A war crime?", Revue des Droits de l´Homme (RDH), Número 17, 2020, párrafo 141. Texto integral del artículo disponible en este enlace. El mismo artículo en francés, publicado en la RDH en el 2019 está disponible en la red con este título: "Les colonies israéliennes en Cisjordanie, un crime de guerre ? Ghislain Poissonnier and Eric David". 


Nota 3Con respecto a un capricho israelí totalmente ilegal desde la perspectiva del derecho internacional, que la administración  del Presidente Trump optó por apoyar de manera inequívoca, véase ALLAND D. “Un adieu au droit international public?  A propos d´un déclaration américaine relative aux colonies israéliennes en Cisjordanie et de ses suites”, Revue Générale de Droit International Public (RGDIP), 2020-I, pp.75-86 (número completo disponible en este enlace).


Nota 4: Por ejemplo, en lo que atañe al traslado unilateral de la Embajada de Estados Unidos de Tel-Aviv a Jerusalén, anunciado en diciembre del 2017 y materializado en mayo del 2018, la resolución 73/22 (véase texto completo) de la Asamblea General de Naciones Unidas condenando esta decisión norteamericana fue adoptada con 148 votos a favor, 11 en contra y 14 abstenciones (véase voto registrado):  entre los once votos en contra, además de Estados Unidos y de Israel, figuran Australia, Canadá, Guatemala, Islas Marshall, Islas Salomón, Kiribati, Micronesia, Nauru y Palau.


Nota 5: Véase al respecto BOEGLIN N., "Sanciones de EEUU  contra la Corte Penal Internacional (CPI): breves apuntes sobres las omisiones de sus verdaderas motivaciones", publicada en el sitio jurídico de Ius360, edición del 8/09/2020 y disponible en este enlace.


Nota 6: Véase al respecto BOEGLIN N., "Sanciones de EEUU  a la Corte Penal Internacional: a propósito de la reciente respuesta colectiva de 67 Estados", publicada en el Portal de la UCR, Sección Voz Experta, edición del 9/07/2020 y disponible en este enlace.


Nota 7: Véase POISSONNIER G., "Colonisation des territoires palestiniens : quelles conséquences peut entraîner l’ouverture de l’enquête de la CPI ?", The Conversation, edición del 17/03/2021, y disponible en este enlace


Nota 8: Entre muchos informes existentes, desde marzo del 2019, está a disposición de la comunidad internacional el informe detallado de Naciones Unidas elaborado por una Comisión de Investigación del Consejo de Derechos Humanos sobre las acciones realizadas en el 2018 contra manifestantes palestinos por parte de Israel: el texto completo del informe titulado "Report of the detailed findings of the independent international Commission of inquiry on the protests in the Occupied Palestinian Territory A/HRC/40/CRP.2" está disponible en este enlaceCon relación a la mortífera ofensiva militar israelí en Gaza del verano del 2014, otro informe similar al anterior, titulado "Report of the detailed findings of the Commission of Inquiry on the 2014 Gaza Conflict A/HRC/29/CRP.4" detalla las exacciones de todo tipo que han enlutado a muchas familias en Palestina, sin que la justicia se pronuncie. En este reciente artículo publicado en El Pais (España), titulado "Israel se moviliza para evitar rendir cuentas ante la justicia de la Haya", del 12/02/2021, se puede leer que: 

"El caso de la muerte de cuatro niños que jugaban en una playa de Gaza en plena guerra de 2014 se archivó sin inculpaciones en 2015. Una investigación de ONG Adalah, de la minoría árabe en Israel, confirmó finalmente que los chicos perecieron por el impacto de dos misiles disparados desde un avión no tripulado armado, según datos de la propia policía militar".


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Este texto fue elaborado por Nicolas Boeglin, Profesor de Derecho Internacional Público, Facultad de Derecho, Universidad de Costa Rica (UCR) 



miércoles, 3 de febrero de 2021

Irán / Estados Unidos: CIJ se declara competente para examinar sanciones de EEUU


Irán / Estados Unidos: CIJ se declara competente para examinar sanciones de EEUU


El pasado 3 de febrero, la Corte Internacional de Justicia (CIJ) adop  una sentencia  en la que se declara plenamente competente para conocer la demanda interpuesta en julio del 2018 por Irán contra Estados Unidos. Esta demanda iraní se presentó ante el juez internacional en La Haya luego de optar Estados Unidos, en el mes de mayo del 2018, por reanudar unilateralmente un régimen de sanciones económicas y comerciales contra Irán por sus supuestos incumplimientos en materia nuclear. 

Como es bien sabido, estas sanciones norteamericanas fueron decididas y justificadas con base en informaciones de inteligencia trasmitidas a Estados Unidos por los servicios secretos de Israel, y desmentidas por la agencia especializada de Naciones Unidas encargada de vigilar con inspecciones in situ el cumplimiento de lo pactado en julio del 2015 entre la comunidad internacional e Irán, tal y como tuvimos la oportunidad de analizarlo (véase nuestra breve nota titulada "Irán demanda a Estados Unidos ante la Corte Internacional de Justicia (CIJ) por sanciones comerciales del 8 de mayo" del 18/07/2018 disponible en este enlace).

En un primer momento, Estados Unidos presen en La Haya  una batería de argumentos tendientes a explicar que la CIJ no tenia ninguna competencia para examinar la demanda iraní, abriendo una etapa previa desde el punto de vista procesal, denominada "excepciones preliminares". 

Irán utilizó como base de competencia de la CIJ un antiguo tratado bilateral de amistad y comercio con Estados Unidos suscrito en 1955 (véase texto completo), cuya validez y alcance fueron cuestionados por los asesores legales norteamericanos: siendo un tratado plenamente vigente al momento de depositarse la demanda persa en La Haya en julio del 2018, el razonamiento norteamericano consistió en intentar debilitar y limitar esta base de competencia (véase verbatim de la segunda ronda de alegatos norteamericanos, presentados a la CIJ con ocasión de las audiencias orales celebrada el 18/09/2020), un intento (vano) que los asesores de Irán pudieron desvirtuar sin mayores contemplaciones (véase verbatim de la segunda ronda de alegatos persas, con ocasión de las audiencias orales celebradas el 21/09/2020).

Adicionalmente, a modo de respuesta a la demanda iraní planteada en La Haya, Estados Unidos optó  por adoptar nuevas sanciones en agosto del 2018, que tuvimos la oportunidad de analizar (véase nuestra nota publicada en el sitio especializado de CIARGlobal, titulada "Estados Unidos / Irán: puesta en perspectiva de las nuevas sanciones unilaterales (infundadas) anunciadas este 6 de agosto", edición del 20/08/2018 y disponible en este enlace). 

La sentencia de la CIJ de este 3 de febrero del 2021 (disponible en este enlace en francés y en ingles)  es contundente al haberse rechazado las cinco excepciones preliminares norteamericanas de manera unánime (véase párrafo 114), con la notable excepción del juez ad hoc designado por Estados Unidos, cuyo razonamiento no parece haber impresionado a ninguno de sus colegas en la CIJ (véase texto completo de su extensa opinión disidente). 

En las próximas semanas, la CIJ procederá a convocar nuevamente a ambos Estados, para precisar esta vez el cronograma a seguir con relación  a la segunda etapa sobre el fondo: esta última durará varios años antes de la lectura del fallo (cuatro a cinco como mínimo).

Nótese que cuando Nicaragua planteó  su demanda contra Estados Unidos en 1984 por actividades militares y paramilitares en su territorio apoyadas y adiestradas por Estados Unidos, recurrió también a un viejo tratado de amistad, comercio y navegación  suscrito en 1956 con Estados Unidos: en aquella ocasión, Estados Unidos también optó en un primer momento  por cuestionar ante la CIJ la base de competencia usada por Nicaragua, sin mayores éxitos, culminando esta demanda de Nicaragua con un histórico fallo de la CIJ en junio de 1986 (véase texto completo). 


Esta nota fue elaborada por Nicolas Boeglin, Profesor de Derecho Internacional Publico, Facultad de Derecho, Universidad de Costa Rica (UCR)